Faute d’investissement, les puits de cette exploitation minière du Nord de la France deviennent dangereux. La tension est palpable entre les patrons et les mineurs. L’arrivée d’une caravane de Tsiganes ravive les vieilles peurs à l’égard des nomades. Seul Antoine, jeune mineur qui rêve de parcourir les mers, les accueille avec enthousiasme et curiosité. Kheshalya, une adolescente interdite de chiromancie par son clan, éveille encore plus son intérêt...
Quand souffle le vent évoque dans un contexte social fort, celui des mines du Nord de la France du début du XXe siècle, la confrontation de deux communautés : celle, sédentaire et exploitée, des mineurs face à celle, itinérante et insoumise, des Tsiganes.
C’est dans cet univers que Laurent Galandon plante les personnages d’Antoine et de Kheshalya. Le scénariste reprend alors le canevas du couple Roméo et Juliette, celui de l’amour interdit par leur communauté respective. L’intrigue amoureuse se complète peu à peu d’une intrigue familiale, le tout pimenté d’un soupçon de fantastique, lien entre passé et présent.
Par son graphisme et ses couleurs, Cyril Bonin (Fog, Quintett…) envoûte cette histoire un brin convenue. Son dessin semi-réaliste découpe avec élégance ces personnages écorchés et tourmentés par la vie et le labeur. Les couleurs jouent plus sur l’efficacité narrative que sur l’esbroufe, donnant ainsi une tonalité charismatique au récit.
La narration est assurément bien construite et la lecture est très agréable. Il manque juste un peu de singularité à une trame d’une belle intensité qui évite intelligemment le "happy end".
(par Laurent Boileau)
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Lire aussi une interview de Laurent Galandon et Arno Monin, les chroniques de L’envolée sauvage (tome 1 et tome 2) et de Gemelos
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