Sascha rencontre Julia. Ils tombent amoureux. Mais la jeune fille se lasse, s’enferme sur elle-même et glisse lentement vers l’anorexie. Sascha accuse le coup et traîne avec de nouveaux potes, s’adonne à la fumette. Une chose entraînant l’autre, il découvre d’autres drogues : extasy, champignons hallucinogènes,... Le jour où un chien étrange vient lui frotter la jambe, Sascha réalise qu’il est devenu addict et sujet aux hallucinations.
Trois ans après sa publication originale, "Quatre yeux" arrive peut-être un peu tard en français, après une décennie pleine de récit autobiographiques. Cependant, Sascha Hommer, dont on avait pu apprécier la sensibilité dans "Insekt" paru chez Sarbacane, règle la quadrature du cercle en restant pudique tout en évoquant la grave addiction dont il a souffert. Le récit est fin et en retenue, et après une première partie un peu laborieuse, on oublie qu’on est en train de lire une autobiographie. On ne se souvient que des doutes et souffrances d’un type mal dans sa peau. On tremble avec lui lorsqu’il subit les contre-coups de ses excès : les séquences où Sascha Hommer figure les effets hallucinatoires des drogues sont saisissantes.
Sans être d’une absolue originalité, "Quatre yeux" est une bande dessinée touchante. On aimerait voir paraître plus souvent en français le travail de cet auteur doué.
(par Morgan Di Salvia)
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