Que sa volonté soit faite est une comédie romantique assez particulière dans sa structure puisque celle-ci reproduit explicitement les schémas des jeux vidéo de drague, prolifiques et populaires au Japon. Keima, le héros, volontairement asocial, est considéré comme un dieu dans ce domaine auquel il consacre la moindre minute de son existence, rejetant la réalité qui n’est à ses yeux qu’un jeu imparfait. C’est néanmoins à ce titre qu’il se voit associé à une démone, Elsy, pour récupérer des âmes qui trouvent refuge dans les failles du cœur de certaines jeunes filles. Il lui faut rendre ces dernières amoureuses de lui pour que l’âme soit expulsée du cœur de la jeune fille, après quoi celle-ci perd tout souvenir de la romance.
Dans ce tome 9, Keima doit effectuer deux conquêtes. La première, classique, le met aux prises avec une joueuse de shogi qui ne supporte pas la défaite. Keima démontre sa science des jeux, mais doit affronter Diana, la déesse qu’il a récemment découverte dans le cœur de Tenri, sa voisine. L’intervention de Diana étoffe l’arrière-plan de la série en introduisant des éléments sur le fonctionnement et l’histoire du monde des esprits. C’est à cette occasion que Keima se retrouve chargé de retrouver les autres déesses peut-être présentes dans son entourage.
La seconde conquête est fondée sur un élément fantastique étonnant qui bouleverse le schéma narratif habituel. Tamiki Wakaki confronte son héros à des situations franchement drôles, même si celles-ci menacent son identité même, sa raison de vivre !
Les qualités de la série se retrouvent bien évidemment dans ce volume : les personnages sont très attachants, l’humour est omniprésent et le jeu sur les codes référentiels – de la comédie romantique et du jeu de drague – confère au récit une couleur particulière. Surtout, malgré un schéma a priori répétitif (la succession linéaire des conquêtes), Tamiki Wakaki parvient à renouveler ses procédés et effets et à donner de l’épaisseur à l’univers qu’il met en place. Cette dimension entraînante permet de passer outre un trait toujours aussi rudimentaire qu’au début de la série.
(par Aurélien Pigeat)
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Sur actuaBD, chronique des tomes 1 et 2 de Que sa volonté soit faite
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