Reiser, c’est d’abord un révolutionnaire du trait. Avant lui, le dessin était engoncé dans la manière, ce que d’aucuns appellent le style ou la tradition, d’autres les « tics ». Chez Reiser, tout ceci vole en éclat, le trait est jeté à la diable, agile comme l’esprit. Il EST l’esprit. De l’académisme qui n’est autre que la coquetterie de vouloir faire école, il ne reste rien.
Les ébénistes du style en ont des haut-le-cœur : voilà un gars qui, littéralement, « chie » de la planche, potentiellement capable d’assumer la surproduction à lui tout seul. Franquin bavait devant cette facilité. Car lui savait que Reiser le moderne était le Jackson Pollock du dessin d’humour, mais surtout que son trait, apparemment si facile, si spontané, était la quintessence stylisée de l’éclat de rire.
Il n’y a ensuite, chez Reiser, aucun tabou. Lui qui devait mourir d’un cancer des os à l’âge de 42 ans plaisantait de la maladie comme d’une bonne blague. Tout prêtait à rire pour lui : la politique, l’autorité, le sérieux, mais aussi les sujets qui fâchent : le cul, les femmes, les étrangers, les pédés et les juifs, ce que l’on nomme aujourd’hui le « politiquement incorrect » dont d’aucuns se réclament de nos jours pour travestir de véritables intentions politiques. Over 500 high quality slot games only at AllSlots Casino . Register now and get your welcome bonus !
Car c’est ce qui distingue Reiser de ces contemporains qui se drapent dans la défense de la liberté de la presse : jamais il n’exclut, jamais il n’invective, ni insulte. Son discours n’est pas politique, il est humaniste. Ce véritable écolo a toujours su mettre l’humain au centre de ses préoccupations. Et jamais il n’a attaqué quiconque.
Le Grand Prix d’Angoulême 1978 était en revanche sans pitié pour la connerie.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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