1943, la division d’investigation scientifique du 3e Reich extermine un mystérieux groupe dans le plus grand secret. Puis elle assassine l’un de ses éminents ethnologues, responsable d’une découverte intolérable pour les nazis : la race supérieur n’existe pas et l’Homme est une erreur de la nature...
2002, en couvrant les guerres et les interventions criminelles dans le monde, le reporter Sébastien Christie a acquis la même conviction.
Pour l’heure, ce redoutable journaliste d’investigation s’attaque aux activités de la Waxon, une puissante multinationale qui, à travers ses projets tiers-mondistes et ses réseaux de distribution d’énergie, se veut un exemple de solidarité écologique. Sébastien est particulièrement intrigué par la personnalité de l’énigmatique et superbe India Allen chargée de protéger les intérêts de la holding. Ancien agent de la CIA, cette jeune femme aux capacités surprenantes joue-t-elle un double jeu ? Et qui est cette étrange femme venue se recueillir sur la tombe du chercheur assassiné ? La fille d’une survivante du massacre de 1943 ?
Une fois de plus, Stephen Desberg parvient à nous plonger dans un récit haletant tout en distillant des interrogations beaucoup plus profondes. Il maîtrise sa narration et balade le lecteur aux quatre coins de la planète en surfant sur les thèmes géopolitiques contemporains : pétrole, multinationales, conflits, reporters de guerre, etc. Il s’interroge, une fois de plus, sur les enjeux socio-économico-politiques du monde actuel. Avec Rafales, Desberg semble vouloir s’aventurer sur le terrain du fantastique mais ce premier tome campe surtout les personnages et les bases de l’intrigue. Il faudra donc attendre la suite pour en apprendre plus sur ce sujet.
Pour mettre en image son histoire, Desberg s’est associé de nouveau à Francis Vallès (Tosca, les maîtres de l’Orge). Avec leur venue au Lombard, la collection troisième vague s’enrichit d’une huitième série. Le trait réaliste de Vallès fonctionne assez bien, même si le dessinateur doit encore progresser dans la représentation des scènes d’action. Son dessin est efficace et crédible mais son découpage reste parfois académique. Il sera intéressant de voir son évolution si l’histoire devient plus fantastique.
Le résultat est là : dynamique, bien ficelé, lisible et néanmoins complexe. A quand la suite ?
(par Laurent Boileau)
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