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Raj - T2 : Un Gentilhomme Oriental - Par Conrad & Wilbur - Dargaud

Par Laurent Boileau le 4 septembre 2007                      Lien  
Entre deux {Tigresse Blanche} et le temps d'un diptyque, Didier Conrad et Wilbur, son épouse, s'offrent une escapade à Bombay. Leur héros, Alexander Martin, est un jeune agent britannique de l'Indian Political Service en charge d'empêcher les autres puissances d'Europe de s'installer aux Indes.

Bombay, 1931. Alexander Martin, agent de l’I.P.S. est chargé de retrouver trois notables de la colonie qui ont inexplicablement disparu. Quel rôle joue le journaliste David Baltimore ? Que sait réellement Lord Bullock, le "nabab" le plus riche de la colonie ? Alexander Martin mène l’enquête…

Le héros imaginé par Didier Conrad et Wilbur a un petit air de Tintin reporter. Sûr de lui et pétri d’idéaux, il découvre les colonies, la toute-puissante "Compagnie des Indes" et les jeux de pouvoir dans ce pays "horrible où l’air est infect, où les fièvres vous rongent la cervelle et où le choléra y est monnaie courante" (dixit sir William Laurence, chef de l’I.P.S.). Alexander, servant de guide pour mener l’intrigue, est quelque peu aseptisé et donc n’est pas le personnage le plus intéressant. Les personnages "secondaires" incarnent bien mieux ce qu’est l’Empire Britannique de ce 19ème siècle. Que ce soit les administrateurs de l’East India Company, les nababs ou encore Ayesha, la jolie Indienne, au caractère bien trempé. Conrad et Wilbur, sur fond d’intrigue policière, nous décrivent un univers colonialiste corrompu où, sans aucun scrupule, l’enrichissement personnel se fait sur le dos des indigènes. "Je suis venu aux Indes dans l’espoir de faire fortune et de vivre une vie de pacha à l’orientale" déclare le journaliste Baltimore à Martin. Raj ne s’attaque pas au système politique, la série s’attache aux valeurs et aux destinées de ses personnages.

Didier Conrad a fait le choix d’une nouvelle approche visuelle. Pas question de reprendre le style des Innommables et de Tigresse Blanche. Un style plus réaliste était nécessaire pour rendre crédible cette histoire "sérieuse". L’humour potache est donc mis de côté et Conrad reconnaît avoir souffert pour trouver ce nouveau graphisme. "C’est comme apprendre une nouvelle langue. Cela m’a demandé trois ans de travail" déclare-t-il dans l’interview accordée à France5.fr [1].

Instructif sur le plan historique, ce diptyque est aussi un très bon divertissement. Digne du Journal de Tintin !

(par Laurent Boileau)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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[1à paraître début septembre

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