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Ralph Azham, T6 : L’Ennemi de mon ennemi - Par Lewis Trondheim - Dupuis

Par Charles-Louis Detournay le 12 mars 2014                      Lien  
Avant-dernier tome d'une série qui allie aventures, humour, rebondissements et répliques sarcastiques : le nec plus ultra du feuilleton moderne.

Paria depuis que l’Oracle n’a pas reconnu en lui l’Elu destiné à sauver son monde, Ralph Azham a développé une solide personnalité, investie et en rupture perpétuelle avec les autres protagonistes de l’histoire. Mais depuis quelques mois, le voilà devenu héros malgré lui. Après avoir retrouvé sa sœur, il a compris la vraie nature du roi qui opprime la population depuis plus de mille ans.

Tour-à-tour poussé dans le dos par ses amis et sa famille et désireux de venger sa mère exécutée par le tyran, Ralph a tenté de rallier l’ennemi héréditaire de son royaume pour faire cause commune.

Ralph Azham, T6 : L'Ennemi de mon ennemi - Par Lewis Trondheim - Dupuis

Si l’inventivité et l’humour décalé étaient les ingrédients principaux des premiers albums, on peinait parfois à comprendre où Lewis Trondheim voulait en venir. La succession des pages (on atteint la planche 280 à la conclusion de ce tome 6) et le rythme effréné de parution (cinq premiers albums en un peu plus de deux ans) indiquaient pourtant le statut feuilletonesque de Ralph Azham.

Les lecteurs qui font confiance à Trondheim ont été récompensés avec le cinquième opus, où l’action, l’humour et la sensibilité des personnages étaient omniprésents. Pourtant, la série continue de reposer sur un équilibre fragile : ce que Trondheim construit d’une main (un monde d’Heroic-Fantasy complexe avec différents niveaux de pouvoir, un don magique différent pour chaque personnage, etc.), il le déconstruit de l’autre par ses sarcasmes et son héros parfois à la limite du supportable).

Alors qu’on pouvait parfois douter de l’humanité de Ralph, le passage à son village natal, qui peut sembler anodin au regard des aventures déjà vécues, lui confère une sensibilité bienvenue. Mais la carapace se remet bien vite en place face au combat titanesque qui l’attend à la fin de ce tome 6.

Trondheim est davantage qu’un simple scénariste : en dépit d’un découpage dense sur quatre bandes, son dessin reste très précis, notamment dans les expressions de ses personnages. Certaines cases sont des miniatures de son monde ultra-construit : on s’y croirait ! Il faut dire qu’elle profitent des très belles couleurs de Brigitte Findakly en parfaite osmose avec le dessin de l’auteur.

Beaucoup plus sarcastique et parodique que Donjon, construit avec une grande rigueur et de multiples rebondissements, Ralph Azham s’adresse aux amateurs d’autodérision. Trondheim y applique son sens du feuilleton, qu’il pousse ici au paroxysme.

On attend un dernier tome, dans lequel le héros mourra pour mieux entrer dans la Légende ? Ce qu’il a déjà fait avec Lapinot, Trondheim pourrait le refaire avec Ralph... Avec lui, tout est possible !

(par Charles-Louis Detournay)

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