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Reiser, l’unique

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 novembre 2008                      Lien  
Il y avait son trait : jeté, expressif, essentiel, personnel. Un dessin-écriture. Il y avait son humour : simple, juste, direct, centré sur l’humeur et non sur le sujet, incisif mais malicieux. Et quoiqu’on en dise, jamais bête ni méchant. Reiser a rythmé pendant des années les unes de Hara Kiri Hebdo, puis Charlie Hebdo. Glénat vient d’en publier un florilège en volume. Un régal.
Reiser, l'unique
7 mai 1973

« Reiser est un dessin » résume Cavanna dans sa préface. Évidemment que ce n’est pas qu’un dessin, mais c’est surtout un dessin fait, comme le dit le Rital d’Hara Kiri, d’élans, de spasmes, d’envols cassés, de rages, de ratés devenus triomphes.

Reiser a décomplexé des générations de dessinateurs pour qui le dessin apprêté, académique, léché, ligneclairisé, représentait un insupportable carcan. Pourtant, les vrais dessinateurs, Franquin ou Gotlib par exemple, voyaient bien que ce dessin ne venait pas de nulle part, que c’était du talent à l’état pur. Du coup, c’étaient eux qui étaient complexés, car ils se sentaient laborieux face à un tel jaillissement de dessin-plaisir.

5 avril 1979

Reiser, c’est aussi une conscience. Ou une inconscience, si l’on veut. Une conscience agnostique basée sur le bon sens, le libre-arbitre, libéré de tout slogan – alors que d’autres…

Segmenté en thématiques : La France, la politique intérieure, la géopolitique, les femmes, la foi…, cet album montre bien l’art de Reiser, sa capacité de passer du particulier au général, son esprit d’escalier, son aversion pour la métaphore, sa générosité, sa lucidité, ni vraiment anarchiste, ni même gauchiste si l’on en croit son biographe Jean-Marc Parisis.

Comme disait l’autre, il était du parti d’en rire.

Magistral.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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4 Messages :
  • Reiser, l’unique
    10 novembre 2008 15:33, par ActuaBD

    Ayant constaté, sur ce fil de conversation que l’identité de François Pincemi avait été usurpée, nous avons supprimé tous les messages ne correspondant pas à son IP, ainsi que les réactions qui y étaient attachées.

    Répondre à ce message

    • Répondu par ChR le 10 novembre 2008 à  17:30 :

      Il existe donc vraiment (ce fameux Pincemi) ?

      Répondre à ce message

      • Répondu par François Pincemi le 11 novembre 2008 à  00:02 :

        Bonsoir à vous. Oui j’existe, et je lis et collectionne les BD depuis prés de cinquante ans. Un peu normal, me direz-vous, je suis ce qu’on appelle un jeune retraité. Pendant longtemps, j’ai été accaparé par un travail prenant mais correctement rémunéré lié au juridique, mes rares moments de détente se situant dans la complétion et la lecture de ma collection d’illustrés et d’albums.

        Dans les années soixante il en sortait prés de 100 par an, donc il n’était pas difficile de tous les acheter. J’ai ensuite été obligé de sélectionner mes achats, mais j’ai été le témoin de l’évolution de la BD au cours des dernières décennies. J’ai acheté tous les premiers numéros de chaque nouvelle revue, et j’ai assisté à l’éclosion de nombreux talents qui sont devenus les valeurs-sûres d’aujourd’hui.

        Les séances de dédicaces ont commencé à se multiplier à la fin des années soixante, principalement à Paris (la fameuse librairie Dupuis du 88 bd St Germain), mais aussi à Bruxelles dont je ne suis guère éloigné. A l’époque, le public des collectionneurs était bien plus réduit qu’aujourd’hui et plutôt jeune, il était donc facile de discuter en toute simplicité avec Peyo, Roba, Franquin, Jijé, Tillieux ou Morris. Ces auteurs appréciaient discuter avec des adultes, ça les changeait des lycéens intimidés qui leur tendaient parfois leurs cahiers de classe en guise de livres de dédicaces !!°)

        J’ai ensuite fréquenté les grands salons (Lucca, Sierre, Angoulême), ce qui m’a permis de complèter ma collection de dédicaces, planches et éditions originales à l’état neuf, tout en multipliant les rencontres sympathiques...

        Concernant Reiser, je voudrai rappeler que Goscinny le fit travailler à Pilote à la fin des années soixante. Ces pages sont un peu plus sages que ce qu’il fit pour le Square, mais elles tranchaient avec certaines séries classiques de l’époque, je peux vous l’assurer !! Les couvertures de Charlie-hebdo sont autant de chefs d’oeuvre ; une idée géniale, un dessin tordant, on ne peut que se féliciter de leur astucieuse compilation. Reiser était un peu l’équivalent de Coluche, la preuve que l’on peut traiter de thèmes sérieux avec humour, tout en restant compréhensible du large public.

        Irrités par mes prises de position, un ou plusieurs lecteurs d’actua-Bd ont usurpé hier mon identité pour y poster des messages proches de la caricature, sur ce sujet ou celui d’Adeline Blondeau. Il devait s’agir dans leur esprit de me discréditer et de me faire passer pour un crétin sénile et réactionnaire, voire de me faire interdire l’accès à la publication de messages sur ce site. Une tentative de manipulation bien médiocre, pour ne pas dire plus. Je rappelle que l’usurpation d’identité est un délit, et remercie cordialement l’équipe d’actua-BD pour sa vigilance.

        Répondre à ce message

  • Reiser, l’unique
    13 novembre 2008 21:50

    Ca sort vers le 20/11.

    Répondre à ce message

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