Il a fallu qu’elle devienne un « 9e Art » et des hommes d’exception comme René Goscinny ou Jean-Michel Charlier pour que les scénaristes de bande dessinée, ces grands oubliés des palmarès charentais, soient enfin reconnus.
Naguère, les éditeurs même refusaient de les rémunérer directement, considérant qu’ils étaient des « collaborateurs » du dessinateur. Mais les années 2000 ont changé la donne. Les séries Le Décalogue de Frank Giroud et Le Triangle secret de Didier Convard avaient mis en avant le rôle prépondérant du script : « Une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire » devenant les arguments prépondérants d’une bande dessinée réussie.
En 2008, avec la première saison d’Empire USA, Stephen Desberg se lança à son tour dans ce concept à dessinateurs multiples qui permet l’arrivée régulière et rapide d’une série en librairie, alors qu’avant, il fallait patienter un an (voire davantage) pour obtenir une suite à sa série préférée.
Le retour du feuilleton
L’économie contemporaine de l’album, et particulièrement celle des « one-shots » et autres « romans graphiques », avait un peu tué l’esprit du feuilleton qui caractérisait une bande dessinée née dans la presse au 19e Siècle.
La télé en avait repris le principe, séduisant davantage les ados que le papier imprimé. Heureusement, les mangas, avec leur prix modéré et leurs séries interminables, ont permis de reprendre pied auprès du jeune public. L’esprit feuilleton revint et Glénat sut y répondre, comme nous l’avons expliqué, au début des années 2000.
Avec Empire USA, Desberg colle au plus près de ce genre américain biberonné à la théorie du complot qui a passionné les téléspectateurs de Alias ou de 24 Heures Chrono. Il imagine une Amérique, dans son principe pas si éloigné de la vérité, victime d’une dérive autoritaire et impérialiste. La Saison 2, débarrassée de l’attaque terroriste sur le territoire américain, voit émerger à nouveau une puissance que l’on croyait abattue à la fin du 20e Siècle : la Russie.
Un rythme de parution rapide
Pour cette deuxième saison, Desberg s’appuie sur un « noyau dur » de dessinateurs avec lesquels il a déjà pas mal travaillé : Henri Reculé (Le Crépuscule des anges, Le Dernier Livre de la jungle, Cassio…), Alain Queireix (All Watcher, IR$,…), Griffo (Sherman…), Daniel Koller (Mayam, All Watcher..) auxquels s’ajoutent deux autres dessinateurs chevronnés : Alain Mounier et Erik Juszezak.
Les lecteurs n’auront pas le temps de souffler : deux nouveautés en septembre 2011, deux en octobre et deux en novembre, juste à l’heure pour se faire offrir la collection complète à Noël.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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