Un peu comme Michael Moore pour les affaires internes et côté cinéma, Sacco s’est forgé depuis Palestine, une nation occupée une image d’humaniste militant, obsédé par les prétendues bienveillances américaines pour un certain nombre d’injustices criantes. Parmi ses travaux les plus marquants, plusieurs reportages en Bosnie, un pays qui le passionne autant que le conflit moyen-oriental.
Ces reportages regroupent plusieurs voyages, tous emplis de misère et de violence. Il faut parfois s’accrocher pour absorber l’immense souffrance émanant des planches de Sacco. De Gaza à Hebron, des soldats américains en Irak aux immigrants d’Afrique indésirables à Malte, l’auteur raconte l’exclusion, le racisme et la haine.
Les récits concernant la Tchétchénie et l’Inde constituent des sommets de dureté et l’expressionnisme parfois excessif de Sacco nuit quelque peu à son propos. Même chose pour sa propension à se dessiner lui-même au milieu de ses témoins, le regard caché derrière ses lunettes rondes et opaques.
On doit mettre au crédit de Joe Sacco le statut aujourd’hui respecté de la BD de reportage, comme en témoigne la vitalité des récits paraissant dans la revue XXI en France. Sa curiosité et la précision de son dessin aussi. Mais sa tendance à en faire trop, de même que la faiblesse de ses textes intercalés, diminuent l’impact de son travail.
Une voie fictionnelle, incorporant des éléments d’actualité, ne lui irait pas si mal...
(par David TAUGIS)
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