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Retour sur la 24e édition du Festival BD de Solliès-Villes

Par Jean-Sébastien CHABANNES le 1er septembre 2012                      Lien  
La 24e édition de l'événement BD de Solliès-Ville était aussi l’occasion de fêter durant le week-end dernier les 65 ans de Pascal Orsini, grand organisateur de ce festival au cœur de l’été, devenu l'incontournable rendez-vous des stars dans le sud-est de la France.
Retour sur la 24e édition du Festival BD de Solliès-Villes
L’éditeur de Mosquito, Michel Jans

En plein après-midi, le soleil du mois d’août à Solliè-Villes est un enfer pour les visiteurs comme pour les auteurs… Bon nombre, et pas des moindres, ont su faire honneur au public par leur présence ! Cosey, Michel Plessix, Juanjo Guarnido, Félix Meynet... Année après année, Meynet et Plessix comptent maintenant parmi les plus fidèles de ce rendez-vous estival des stars.

Solliès-Ville n’est plus le festival des « sacs à dos », chancre des files de dédicace. Les amateurs de festivals connaissent bien cette technique qui consiste à déposer très tôt un sac dans plusieurs files pour finalement se pointer au dernier moment en lieu et place du sac. Ceci sans aucun respect pour ceux qui ont réellement fait la queue et qui se font ainsi honteusement doubler. À Solliès, les têtes sont connues, la gentillesse a eu ses limites et les sacs qui traînent trop longtemps sont maintenant vite écartés de la file. Il est agréable de constater que les visiteurs comme les organisateurs ne s’y laissent plus prendre. Il y a eu de la rébellion...

Puisque les esprits peuvent vite s’échauffer à Solliès (et pas seulement parce que le soleil tape fort), une des bonnes idées, courantes maintenant, a été la mise en place de tirages au sort pour les auteurs les plus sollicités. Le lecteur est prévenu à l’avance via le site Internet et ce système reste ouvert à tout le monde le jour J. Quoi qu’en disent certains à l’arrière des stands, cela reste encore à notre sens la solution la plus équitable... Sauf si les numéros chanceux annoncés haut et fort ne sont pas ceux réellement sortis du chapeau...

Heureusement à Solliès, à l’heure de l’apéro, quand le soleil calme enfin ses ardeurs, il y a la remise des prix ! C’est là une belle occasion de discuter avec les auteurs dans une atmosphère bien plus détendue.

En tout début de cérémonie, un bel hommage a été rendu à l’immense Sergio Toppi par Michel Jans des éditions Mosquito, ami et éditeur de l’auteur malheureusement disparu il y a peu. Sergio Toppi avait déjà été invité à Solliès. Il appartenait à la génération d’Hugo Pratt et de Guido Crépax. Pour de nombreux lecteurs, il continuera à vivre à travers son œuvre très riche. Selon Michel Jans, la dernière boutade de Sergio Toppi était : "Ces gens qui meurent en été sont vraiment des casse-pieds". Il n’en est rien car nous avons été nombreux à applaudir l’hommage qui lui a été rendu sous ce soleil aveuglant.

On a remarqué l’absence d’Alain Chabat pour son prix de la meilleure adaptation de BD au cinéma. Excusé pour cause de tournage, il aurait très certainement apporté un plus à ces festivités.

L’ineffable Lewis Trondheim (à dr.) en complicité avec le journaliste et scénariste belge Thierry Bellefroid
Le bâton de maréchal est transmis par l’Espagnol Juanjo Guarnido(à dr.) au Suisse Bernard Cosey

Le spectacle aura été assuré par le tonitruant, incisif mais très sympathique Lewis Trondheim pour son prix du meilleur scénario avec son album "Texas cowboys" en collaboration avec Mathieu Bonhomme. Cet album prépublié dans le journal Spirou, et paru justement le jour même, a été complimenté en direct. Pour l’avoir lu (chronique bientôt dans ces pages), nous vous confirmons cette très bonne impression !

Le Grand Prix 2012 a finalement été décerné à Cosey et son trophée remis des mains du précédent Grand Prix, à savoir le dessinateur de "Blacksad" Juanjo Guarnido. Deux générations différentes mais qui savent s’apprécier et qui se sont échangé des compliments !

Cosey aura donc la charge de réaliser l’affiche du festival 2013. À noter qu’un bel anniversaire serait d’ores et déjà prévu l’année prochaine : les 25 ans du festival !

La photo de groupe des lauréats : (de g. à dr.) Cosey, Swarte, Loustal, Trondheim, Rachel Tardi et Delisle

LE PALMARÈS DE SOLLIÈS-VILLE 2012

- Meilleure adaptation de BD au cinéma :

Alain Chabat pour "Sur la piste du Marsupilami" (Chez wam/Pathé)

- Meilleure Coloriste 2012 :

Rachel Tardi pour "Moi, René Tardi, prisonnier du Stalag 2B"
(parution septembre 2012, Casterman)

- Meilleur Scénariste 2012 :

Lewis Trondheim pour "Texas Cowboy" (Dupuis)

- Meilleurs Graphistes 2012 Ex-aequo :

Jacques Loustal pour "South African Road Trip" (Zanpano)
& Joost Swarte pour "Total Swarte" (Denoël Graphic)

- Meilleur Album Reportage 2012 :

Guy Delisle pour "Chroniques de Jérusalem" (Delcourt)

- Meilleur Album et Grand Prix 2012 :

Bernard Cosey pour "Atsuko"
(Jonathan T. 15, Le Lombard)

(par Jean-Sébastien CHABANNES)

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3 Messages :
  • il est sorti le Tardi ?

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    • Répondu par Oncle Francois le 1er septembre 2012 à  23:42 :

      Celui où il raconte la seconde guerre mondiale, par l’intermédiaire de son père, interné en Stalag ?

      Répondre à ce message

  • Retour sur la 24e édition du Festival BD de Solliès-Villes
    5 septembre 2012 11:52, par Raphaël CHARDON

    Fidèle du festival, je n’ai malheureusement pas pu y aller cette année et lis donc avec grand plaisir ce compte rendu.
    Une petite remarque : il y a chaque année un "concours" de jeunes dessinateurs en herbe, qui suscite bien des vocations. Le gagnant se voit remettre un "Sollies" (magnifique lapin de Bilal) comme les auteurs et dessinateurs confirmés.
    Pourtant, le nom du gagnant n’est jamais cité, contrairement aux autres bénéficaires de prix (sur votre CR comme sur le site du festival d’ailleurs). C’est un peu dommage à mon sens.
    A l’année prochaine !

    Répondre à ce message

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