BD d’Asie

Retour sur une série culte : la saga « Baki », par Keisuke Itagaki

Par Marc Vandermeer le 14 août 2013                      Lien  
Être le fils du guerrier le plus puissant au monde comporte des avantages, car beaucoup tenteront de relever le défi pour acquérir ce titre. Baki Hanma, jeune lycéen, affronte un à un des adversaires à la force incommensurable... Du sang, de la sueur et une forte dose d’exagération dans un manga « viril » publié sur plus de vingt ans au Japon !

Il est des sagas à la forte résonance au Japon, à l’extraordinaire longévité, mais qui pourtant ne trouvent guère d’écho en France. Quand on évoque ces mangas de purs combats on pense immédiatement à Hokuto no Ken de Tetsuo Hara, mangaka renommé, invité d’honneur de la dernière Japan Expo et avec qui nous avions eu l’honneur de nous entretenir à l’occasion de sa venue en France.

Mais il en est d’autres, au premier rang desquelles Baki, de Keisuke Itagaki, dont Akata Delcourt a édité, ces dernières années, la deuxième partie.

Dans celle-ci, le jeune Baki, précédent gagnant d’un tournoi d’art martial, doit combattre cinq criminels condamnés à mort qui se sont évadés de cinq prisons haute sécurité situées à divers endroits du globe. Chacun d’eux n’a qu’une – étonnante – idée en tête : vouloir rencontrer la défaite ! C’est ainsi qu’ils se dirigent tous vers Tokyo afin de défier Baki et les autres candidats finalistes du précédent tournoi.

Lycéen de dix-sept ans à la technique hors du commun, Baki n’est autre que le fils de Yujiro Hanma, surnommé « l’Ogre », le plus grand et le plus terrifiant combattant que la terre connaisse. Capable, à lui seul, d’affronter des armées de mercenaires, aucune arme ne semblant à même de le terrasser. Maîtrisant de nombreux styles de combat, c’est cependant toujours à mains nues qu’il se mesure à ses adversaires. Doté d’une carapace de muscles saillants à l’extrême, le père de Baki, lorsqu’il lutte, laisse apparaître sur ses dorsaux un visage diabolique.

Voilà de quoi poser cette immense saga à laquelle Keisuke Itagaki s’est consacré pendant plus de deux décennies. Structurée en trois séries distinctes, seule la deuxième, publiée au Japon entre 1999 et 2005, fut éditée en France par Akata Delcourt, sur 31 volumes. Précédée par Grappler Baki – de 1991 à 1999, 42 volumes – et suivie par Hanma Baki - Son of Ogre – de 2005 à 2012, 37 volumes – la saga narre l’ascension de Baki en tant que combattant, conte sa quête qui doit le mener à défier et vaincre son père. 110 tomes au total, sans compter les spin-off - dont le dernier vient de débuter en juin dernier - qui accompagnent cette publication au long cours !

Retour sur une série culte : la saga « Baki », par Keisuke Itagaki
©Itagaki/Delcourt

Keisuke Itagaki déploie une narration qui repose sur un cocktail simple mais efficace : le bruit des os brisés résonne à chaque page tandis que la force et la souffrance mentales dont témoigne chaque personnage pénètrent le lecteur. Succession de rudes combats s’assumant comme posés – terriblement – au premier degré, l’univers de Baki, appelle toutefois une lecture au millième degré. D’une certaine manière, le récit se savoure à sa juste valeur pour une forme d’autodérision permanente.

Graphiquement, le trait se veut éminemment typé, un peu oldschool, et provoque d’emblée une réaction chez le lecteur, d’adhésion ou de répulsion. Soit l’on adore soit l’on déteste le dessin de Baki. Car ces corps atrophiés, bodybuildés à l’extrême, peuvent enchanter comme répugner. D’autant que les confrontations se montrent riches en accessoires divers susceptibles de marquer physiquement des protagonistes qui utilisent tout ce qu’ils dénichent à portée de main : bouteilles, vis, chaises, fenêtre, bidon d’essence, pic à glace...

Ce climat violent s’adapte parfaitement à un dessin brutal doublé d’une dimension burlesque car – faut-il le préciser ? – Baki demeure un moment d’évasion dans lequel plus le sang jaillit plus la jubilation du lecteur croit, le conduisant souvent, paradoxalement, au fou rire !

Même si Akata Delcourt nous a permis de suivre une partie de cette immense saga, on ne pourra que regretter que sa suite, et – jusqu’à présent, puisque la série s’est achevée au Japon l’an dernier – fin n’ait pas eu la chance de rencontrer les lectorats français et belge. Baki n’en demeure pas moins l’un des mangas de combat de référence de ces dernières années.

(par Marc Vandermeer)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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