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Rêves de Bulles, la BD au service de l’Humanitaire ?

Par Nicolas Anspach le 27 décembre 2006                      Lien  
La bande dessinée peut-elle être le moyen de lever des fonds pour des projets humanitaires ? On pourrait le croire en écoutant {{Jean-François Vivier}}, un ancien représentant du groupe Dargaud/Lombard. Depuis 2003, [Rêves de Bulles-> http://www.reves-de-bulles.org] regroupe une poignée de passionnés et d’auteurs désireux de mener à bien différents projets sociaux et éducatifs. Voyage au pays de la BD-solidarité...

« Lorsque je travaillais pour le groupe Dargaud/Lombard, j’ai sympathisé avec plusieurs auteurs, nous explique Jean-François Vivier ». C’est lors de voyages aux Indes et en Lituanie qui durèrent un an que l’ancien commercial a l’idée d’associer BD et humanitaire. « Eric Stalner suivait de près mes diverses expériences dans ces pays, raconte-t-il. A mon retour, il m’a proposé de m’aider à lever des fonds. Nous avons commencé par réaliser des sérigraphies pour les sidéens avec l’aide de Marc Bourgne, Roger Widenlocher et Patrick Jusseaume ». Aidé par Pierre Tranchand, alias Pica, ils montèrent une vente aux enchères d’originaux en faveur des enfants de la rue de Lituanie. 80 auteurs participèrent à l’événement. Et pas des moindres : de Blain à Vance, en passant par Pellerin ou Hermann. Pour ne citer qu’eux !

« Il nous est alors apparu important de viabiliser nos actions en créant une structure, nous dit Jean-François Vivier. Rêves de bulles, s’est elle-même associée avec Orphelins du monde en 2005 pour une plus grande efficacité ». Une association qui met en relation les auteurs de BD et des actions caritatives était donc née. « Nous associons des auteurs de BD à des actions concrètes, poursuit le créateur de Rêves de Bulles. La bande dessinée est avant tout un travail solitaire. Et beaucoup d’auteurs se demandent comment agir. C’est normal, ils sont un peu en dehors du monde de par leur métier ».

Rêves de Bulles, la BD au service de l'Humanitaire ?
Le soutien à des sidéens de Pondichery (Indes) fait partie du programme de Rêves de Bulles.
Photo : Rêves de Bulles.

L’association édite des beaux livres, des sérigraphies et autres objets qui sont vendus pour financer des projets. Jean-François Vivier n’est pas peu fier de nous dire que « tous les auteurs travaillent gracieusement pour l’association et que leurs éditeurs respectifs nous ont offert les droits de reproduction ». Epaulé par des auteurs reconnus, Jean-François Vivier a vite suscité l’intérêt de quelques grosses pointures avec son projet étonnant. Ainsi Virginie Augustin, André Juillard, Ana Mirrallès, Bruno Gazzotti, Tebo ou Siro ont notamment accordé leur confiance à Rêves de Bulles.

Cette initiative a déjà soutenu plusieurs projets comme par l’exemple une association d’aides aux handicapés ou une autre qui s’occupe de soutien scolaire dans les quartiers immigrés à Paris. Jean-François Vivier et ses collaborateurs travaillent sur un projet de grande envergure pour aider des mères isolées de la ville de Iasi en Roumanie. « J’y suis allé en Novembre, explique-t-il, accompagné par Pierre Alary & Nicolas Kéramidas. Ils représentaient les auteurs. Nous avons acheté un appartement pour former deux filles et deux enfants en attendant qu’elles puissent elles-mêmes se débrouiller seules. Nous ambitionnons d’acheter d’autres appartements. Bien entendu, nous sommes partenaires avec une association locale ».

Certains auteurs ont parfois l’impression d’être la vache à lait d’associations caritatives qui les sollicitent un peu automatiquement. Une planche, ce n’est finalement qu’un don modeste pour financer une ONG, une association ou même un Musée. Le hic, le détail qui commence à en agacer certains, c’est que pour la plupart de ces auteurs, ces mêmes planches sont en quelque sorte leur « capital retraite ». Leur revente au moment le plus opportun peut leur assurer un léger bas de laine pour les jours difficiles. Alors qu’en pense l’un des auteurs qui a apporté son soutien à Rêves de Bulles ? « On est en effet assez sollicités pour différents projets, souligne Nicolas Kéramidas. Rêves de Bulles m’a paru plus sérieux et moins opportuniste que d’autres. Jean-François a su se montrer convaincant ! Il est assez clair quant à la manière d’utiliser l’argent récolté. Il a en outre une forte expérience dans le domaine associatif. La preuve de ce réalisme a été d’autant plus concrète lors de notre voyage en Roumanie. On nous a fait venir en tant que témoin, afin de visualiser concrètement à quoi servaient les fonds. Je ne suis pas certain que d’autres associations auraient la même transparence. Ce fut un séjour rempli d’émotion et de dépaysement. C’était intéressant de voir à quel point Rêves de Bulles s’intègre parfaitement dans ce paysage associatif. Ce voyage n’a fait que conforter mon choix de la soutenir ! ».

(par Nicolas Anspach)

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