Rin T9 & T10 - Par Harold Sakuishi - Delcourt/Tonkam

Il aura fallu attendre plus d’un an la sortie du dixième tome et c’est loin d’être terminé. En effet, Rin s’est achevé au Japon en 2016 après 14 volumes. Cependant, au vu de l’échec du titre en France, la publication s’est désormais calée à un tome par an. La fin dans quatre ans donc.

Il faut admettre que le propos relativement confus du manga, entre récit mystique et apprentissage du métier de mangaka, n’aide pas. Difficile de savoir où veut en venir l’auteur, surtout que la passivité du héros, spectateur des événements, incapable de prendre une décision par lui-même, se contentant de se laisser porter par les autres, n’aide pas non plus.

Une idée directrice semble tout de même se dégager. Deux choix de vie se dessinent devant notre héros : le premier, symbolisé par Honda, jeune fille de son lycée à laquelle il semble plaire, consiste à une certaine conformité. En effet, depuis qu’il se trouve en contact avec un éditeur, celui-ci le pousse à faire de la comédie érotique car cela plaît au public. Et Honda adore ce qu’il dessine dans cette veine.

© 2012 Harold Sakuishi / Kodansha / Delcourt/Tonkam

De son côté Norito préférerait dessiner quelque chose de plus porté sur l’action et l’émotion, mais il se montre incapable de trouver un bon sujet. Il se laisse donc influencer par son éditeur. Cette envie confuse qu’il a en lui se symbolise par Rin, autre jeune fille de son âge, médium et vivant sur une île, qu’il rencontre par hasard en intégrant un cercle de connaissances d’apprentis mangaka.

Dans ces nouveaux tomes, Norito termine son lycée et décide de se concentrer totalement au manga afin de percer. Il travaille sur des histoires courtes, tendance comédie érotique donc. Et même s’il en a un peu honte et tente parfois de proposer quelque chose d’autre, il abdique rapidement car grâce à ces conseils il a fini par obtenir le second prix à un concours de jeunes auteurs au sein du magazine.

© 2012 Harold Sakuishi / Kodansha / Delcourt/Tonkam

Cependant, alors qu’il pensait réussir en suivant les directives de son éditeur, le rédacteur en chef du magazine change, tout comme sa politique éditoriale, et les histoires courtes de notre héros passent à la trappe.

Un long chemin, un peu prévisible tout de même, qui l’amène à accepter un boulot d’assistant chez un mangaka renommé. Nous pouvons dire que les choses sérieuses commencent pour Norito. Le tome dix s’achève sur la réalisation d’un chapitre hebdomadaire dans des conditions particulièrement difficiles.

Peu de Rin dans ces deux tomes qui se concentre sur la fin d’une période d’apprentissage pour notre héros et le développement de sa relation avec Honda au gré de quelques sorties. Une série étrange, bien racontée et dessinée, mais au propos en fin de compte ténu, qui semble étiré plus que de raison.

© 2012 Harold Sakuishi / Kodansha / Delcourt/Tonkam