Cela fait douze ans que l’amie d’enfance de Mamoru Inobu a été retrouvée coupée en deux parties parfaitement égales, la fillette qu’une enveloppe de chair, sans os ni organes. Un meurtre qui n’a pas pu être commis par un humain lambda.
Inobu se sentant responsable de sa mort cherche à retrouver le coupable qu’il soupçonne être un extra (personne possédant des pouvoirs psychique qui habite le continent). En effet, l’île d’où vient le garçon est peuplée d’humains sans pouvoir, contrairement au continent où ils se concentrent dans les milieux urbains. Cette inégalité a donné lieu à nombreux crimes inélucidés et restés impunis impliquant les extrasensoriels. Pour se venger, Inobu va faire un marché avec une extra bizarre autant qu’étrange : Saibara Riko.
Les premières pages donnent le ton : la fillette assassinée est transformée en objet à travers l’image de la pomme. Une comparaison dérangeante et sordide qui dénonce le manque de considération pour les humains normaux.
En effet, il existe une injustice très forte dans la population causée par les pouvoirs. Les humains ordinaires sont relégués vers des lieux isolés et de nombreuses atrocités sont perpétuées sur eux part des extras. Ce manque d’empathie rappel les mages dans Dorohedoro qui s’amusent à faire des expériences sur les humains comme si c’était naturel.
Malheureusement, Saibara Riko agit comme une enfant crédule obnubilée par son envie d’être en couple et aimée. En quête d’affection, sûrement en raison de son passé, elle est loin d’être convaincante.
Les échanges entre Inobu et Riko n’évoluent pas naturellement. Ainsi, par exemple, Riko impose une sortie en amoureux avec Inobu qui sort de nulle part. L’idée est amusante, mais elle ne parvient pas à convaincre.
Ring Eyes propose un contexte intéressant qui donne lieu à une enquête délicate. Une situation pesante et complexe qui alimente rancœurs et injustices. Le rapport entre dominé et dominant offre une histoire intense. Toutefois, le duo au centre ne convainc guère, surtout en raison du caractère irritant de l’héroïne principale.
(par Malgorzata Natanek)
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