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Robberecht & Marco Paulo : "La famille est notre source d’inspiration"

Par Nicolas Anspach le 28 novembre 2007                      Lien  
Chose rare pour une bande dessinée humoristique, {La Smala} met en scène une famille ordinaire confrontée aux aléas de la vie. La série de Thierry Robberecht et de Marco Paulo prend un nouvel envol aux éditions Dargaud. Rencontre…

Les éditions Dargaud publient l’intégralité des albums parus chez Casterman [1], ainsi que des nouveautés…

Robberecht : Les éditions Casterman ont réorienté leur politique éditoriale, et ont décidé d’arrêter la plupart des séries d’humour s’adressant au grand public. Ils avaient des difficultés à trouver leur cible. Dargaud s’est montré intéressé par la publication de La Smala, et nous sommes passés de l’un à l’autre. On nous a transféré, comme au football !

Robberecht & Marco Paulo : "La famille est notre source d'inspiration"Mis à part que vous n’avez pas touché un gros chèque…

R : Effectivement ! Mais nous avons vécu de chouettes moments en repartant sur ces nouvelles bases. Dargaud a publié le septième album au printemps et le huitième cet automne. Les anciens titres seront progressivement réédités avec de nouvelles couvertures pour certains d’entre eux. C’est le cas, par exemple, pour les deux premiers albums.

Marco Paulo : La série a évolué graphiquement, et les dessins originaux ne correspondaient plus à ce qu’est devenue la série. Les rééditions contiennent deux pages supplémentaires. Le format standard chez Casterman était de 44 planches. Alors que Dargaud souhaitait que l’on s’aligne sur le leur, à savoir 46 planches.

Les personnages de la Smala vous ressemblent-t-ils ?

R : Odilon, le papa, est physiquement la copie conforme de celui de Marco. Par contre, il me ressemble au niveau des traits de caractère. Je suis assez gauche, plutôt soucieux et proche de mes gosses. Odilon est toujours dépassé. Tout comme moi, même si j’essaie de suivre ce que mes enfants font. Nous n’arrivons pas à suivre leurs goûts. Quand les enfants d’Odilon amènent un groupe de rock chanter dans le garage, Odilon prend une claque tellement la musique actuelle ne lui ressemble pas…

Il en est resté à Led Zeppelin…

R : Plutôt à John Coltrane ! Tout comme moi d’ailleurs. Enfin, heureusement que les enfants empêchent de vieillir (Rires).

Marco Paulo
Photo (c) N. Anspach

Est-ce facile de traiter des rapports humains avec des gags d’une page ?

R : La famille n’est-elle pas source d’inspiration pendant de nombreuses années ? C’est en tout cas ce que je me suis dit en créant cette série. La famille évolue sans cesse. C’est extraordinaire : elle est toujours composée des mêmes personnes, mais se renouvèlle tous les jours. Pourtant, les personnages de la Smala vivent la même chose ! Les enfants grandissent. Les miens me servent de modèles. Marco et moi-même avons beaucoup de chance car la technologie évolue, et c’est aussi une source d’inspiration.

MP : La mode nous a joué des tours. Quand on a commencé la série, les gens portaient des semelles compensées, très hautes. Aujourd’hui les souliers sont différents, et je m’adapte…

R : Sans parler de la langue. On ne parle pas de la même manière en 2008 qu’en l’an 2000. J’essaie de m’aligner sur un langage jeune, mais qui ne fera pas daté des années après. Le gamin de 7 ans comme le vieux de 77 ans doit pouvoir comprendre mes textes. Et puis, j’essaie aussi d’avoir plusieurs niveaux de lecture, afin de satisfaire plusieurs types de lectorat.

Robberecht
Photo (c) N. Anspach

Vous interdisez-vous des thèmes ? La mort, par exemple…

R : Il n’y a pas d’interdit, mais certains sujets ne sont pas drôles. Nous parlons dans le huitième album de l’homosexualité. Nous avions réalisé deux albums sur ce thème pour une association contre le sida. Nous y avions mis en scène un jeune homosexuel. Pourquoi ne pas réutiliser ce type de personnage dans La Smala ? C’est une famille qui est ouverte. Mais il y a d’autres gags qui tournent autour de l’acceptation des parents des choix de leurs enfants. Combien de fois n’avons-nous pas entendu des proches dire : « Ce n’est pas le plan de carrière que j’avais pour mon fils » ? J’aimerais aussi travailler sur le sujet de la famille recomposée. C’est un sujet qui me touche également…

Robberecht, vous êtes également écrivain… Est-ce que cela a une influence sur votre travail ?

R : Je suis assez bavard, et Marco doit souvent me freiner (Rires). J’écris surtout des livres pour la jeunesse : des bouquins illustrés pour les enfants de deux à six ans qui sont généralement traduits en cinq ou six langues. Et puis, j’invente des romans pour les adolescents.

Extrait du tome 8 de la Smala
(c) Robberecht, Marco Paulo & Dargaud.

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Images © Marco Paulo, Robberecht & Dargaud.
Photos © Nicolas Anspach, reproduction interdite sans autorisation préalable.

Lien vers le blog de l’un des personnages de la série

Commander le dernier album de la "Smala" sur Internet

[1Entre 2000 et 2004, six albums ont été publiés chez Casterman

 
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