Robinson Crusoé, un aristocrate hautain en rupture avec sa famille, se met en tête de parcourir le monde. Seul rescapé d’un naufrage, il tente tant bien que mal de survivre sur une île déserte et lutte contre la folie et l’isolement…
La mémoire populaire oublie souvent ce que le premier volume nous présentait : la vie de Robinson Crusoé, de son départ d’Angleterre jusqu’au fameux naufrage. Ce deuxième volume est au cœur du mythe : les 23 années que Robinson passa seul sur son île ! Les premiers instants et sentiments sont développés : la joie d’être vivant, le désespoir d’être seul, l’engagement dans une "relation mélancolique d’une vie silencieuse et peut-être unique au monde". On admire la force de caractère de l’homme pour survivre et se construire un monde, on craint pour sa santé mentale, on se réjouit de sa capacité à surmonter les épreuves rencontrées. Une trace de pas aperçue sur la plage après 10 ans de solitude et Crusoé retrouve les réflexes bien humains de méfiance et d’autodéfense.
Sans trahir le texte de Daniel Defoe paru en 1719, Christophe Gaultier se l’approprie et l’interprète à sa façon. Il s’appuie pour cela sur un graphisme tout en hachures et en distorsion. Ce style moderne et maîtrisé n’enlève en rien à la lisibilité à la narration. De l’excellent travail.
Ce deuxième volume gère parfaitement l’alternance de style entre séquences parlées, voix-off descriptives et scènes muettes. Il se termine sur l’arrivée d’un cannibale, que Robinson baptisera vendredi. Mais ceci est l’histoire du prochain et dernier volume.
(par Laurent Boileau)
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