Robot est un véritable ovni parmi les mangas. Alors que ceux-ci comportent généralement un bon nombre de pages et sont en noir et blanc, soignant l’action et la psychologie des personnages, les volumes de Robot sont édités en grand format, tout en couleurs, et rassemblent des essais et bandes graphiques de divers auteurs.
C’est d’ailleurs Range Murata qui servit de catalyseur pour permettre à des mangakas et illustrateurs de produire des œuvres plus personnelles, par exemple Sho-U Tajima (MPD-Psycho, Madara, Brothers).
Après que le premier tome soit paru chez Kami, c’est Glénat Manga qui a repris la publication. Il faut dire que si l’impact graphique est très certainement au rendez-vous, la démarche a de quoi surprendre, car les styles sont extrêmement variés, jouant également sur les teintes, les genres et les couleurs.
Avec ce troisième tome, on commence à apercevoir un plan d’ensemble. Tout d’abord, une demi-douzaine de récits se suivent, proposant un chapitre par tome. Cela permet de développer plus en profondeur certains univers, donnant également la possibilité aux auteurs de mieux dominer leur sujet et leur dessin.
Difficile de présenter des récits favoris, chacun ayant ses particularités, plaisant plus qu’un autre à un public cible. On joue sur l’humour, l’action, mélangeant shōnen, shōjo, seinen et parfois pure illustration. On joue également sur les influences : européennes avec Moebius, mais se référant aussi aux grands noms nippons !
Dix volumes sont déjà parus au Japon, et on dirait que la production française s’intensifie, car le tome 4 est déjà prévu pour le mois de mars. Des albums qu’il faut donc absolument ouvrir pour s’en mettre plein les yeux. Un régal absolu !
(par Charles-Louis Detournay)
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