On n’imagine pas l’impact qu’a eu Dave Stevens dans les années 1980. Cet encreur talentueux mettait au goût du jour un style très référentiel aux comics de l’âge d’or. Ce faisant, il a esthétisé les classiques, en particulier Frank Frazetta, un peu comme Yves Chaland le faisait chez nous : avec élégance et sensibilité.
C’est bien entendu avec Rocketeer, un super-héros bien propre sur lui, un bon gars de l’Amérique profonde prêt à défendre son pays contre tous les ennemis qui le guettent, qu’il accède à la notoriété, déconstruisant les mythes bâtis par ses aînés, avec respect et non sans humour.
En quelques mois, il devient le maître du comics au second degré, une brèche dans laquelle s’engouffrera toute une génération, Darwyn Cooke étant certainement le plus brillant d’entre eux aujourd’hui. À la fin des années 1990, Stevens se consacre plus volontiers à l’illustration, son style élégant frayant difficilement avec les graphismes tape-à-l’oeil des Jim Lee et autres Todd McFarlane alors de saison. Une leucémie le foudroie en 2009, à l’âge de 53 ans.
Les Nouvelles Aventures concoctées par Mark Waid gardent ce sel référentiel (notre héros combat des villains complètement fous et des dinosaures) et le dessin de Chris Sawnee, s’il louche un peu moins vers Frazetta, regarde quand même de très près le travail d’Alex Toth et de Milton Caniff, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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