Affreux, sale et méchant. Et profiteur. Et misogyne. Plus qu’égoiste... N’en jetez plus : ce Rocky est totalement irritant ! Et pourtant il survit et parvient même à garder des amis dans sa bonne ville de Stockholm.
Martin Kellerman a lancé ces strips de quatre cases dans la presse gratuite suédoise alors qu’il avait 24 ans, à la fin des années 90. A sa grande surprise, le succès a été au rendez-vous. Toute une génération s’est semble-t-il reconnue dans ce mélange de glandouille lamentable, de recherche de sensations fortes - de l’alcool à forte dose au sexe à partenaires multiples- et d’interrogations professionnelles.
Pour nous, c’est un personnage qui va immanquablement diviser : on peut trouver insupportable la fatuité de ce Rocky ou s’en taper les cuisses avec un rictus satisfait.
Les traducteurs ont fait l’effort de changer les références trop locales pour rendre ce recueil accessible.
Pour autant, la litanie très répétitive des turpitudes de l’abominable Rocky est difficile à digérer, même pour les fans de Tramber et Jano, un duo qui, il y a 20 ans déjà, croquait ce genre d’olibrius. La grande différence avec Kellerman, c’est la référence musicale : hip hop au programme !
Une pagination un peu plus légère (ici plus de 110 pages de strips serrés) auraité été la bienvenue pour faire connaissance avec l’abominable Rocky.
Restent les faits, impressionnants pour l’auteur : après la Scandinavie, Rocky est apparu dans le New York Times et le 20 minutes suisse. Le sarcasme égocentrique en BD semble avoir le vent en poupe chez les jeunes adultes métropolitains...
(par David TAUGIS)
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