Doha, jeune auteur coréen, semble jouir d’une certaine réputation après le succès de sa série Catsby, qui atteint en France son 5ème tome.
On retrouve ici sa propension aux bavardages interminables, que ce soit en voix-off ou entre des personnages en général peu nombreux.
L’histoire de romance killer n’a déjà pas grand intérêt à la base : un quasi quadra fantasme sur la copine de sa belle-fille, une demoiselle qui avoue elle-même apprécier la compagnie des seniors.
Tout ce tome indigeste tourne autour du désir et du trouble ressenti par le personnage devant la jouvencelle acidulée.
Non seulement l’intrigue avance avec une lenteur phénoménale, mais il faut encore supporter des commentaires insipides à l’eau de rose sur la vie, l’amour, la vieillesse, avec force points d’interrogation et silences pesants.
Reste le graphisme de Doha. D’un côté une technique assez sûre, des traits précis et un sens aiguisé du détail. De l’autre, hélas, un attrait prononcé pour le traitement informatique. Résultat, des couleurs continuellement criardes et irréalistes. Si encore romance killer lorgnait du côté de la SF, passe encore, mais dans un contexte intimiste et à prétention romantique, le résultat s’avère assez exaspérant.
Dommage, car entre le savoir-faire technique de Doha et la liberté qu’il s’autorise dans le découpage (on sort souvent d’une organisation classique en cases bien rangées), on pourrait espérer un peu plus de goût.
Pas grand chose à sauver donc, et si Doha est représentatif des questionnements de la génération des 15-30 ans, il y a de quoi s’inquiéter.
(par David TAUGIS)
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