Un conflit millénaire entre une planète et son satellite qui s’étend peu à peu à toute une galaxie : C’est dans ce contexte que les deux protagonistes principaux de notre histoire décident d’élever leur nouveau-né. Seulement, il y a un hic : chacun des parents, Marco et Alana, appartiennent à des peuples opposés depuis des millénaire, le fruit de leur rencontre devient le symbole d’une paix que personne ne semble désirer.
Ainsi, poursuivis l’univers entier, nos héros n’ont d’autre choix qu’une fuite éternelle, ce qui nous donne un road trip interplanétaire conté par leur fille devenue grande. Ce narrateur-personnage dont les interventions concerne le futur de nos héros arrive davantage à exciter la curiosité du lecteur qu’à lui appréhender la suite des événements.
L’histoire se construit comme une suite de péripéties, les aléas de voyage de nos héros rythmant le récit. Tout y est ainsi instantané et, si les trois premiers tomes ne semblent pas proposer un scénario dense, cette impression est compensée par la rapidité de la narration et par sa grande efficacité, l’auteur multipliant les ellipses, tout en restant avare sur la trame-même de son intrigue, se jouant des attentes du lecteur.
Nos deux protagonistes devront se confronter à un prince-robot traumatisé par la guerre et prêt à tout pour protéger sa famille naissante ; à un tueur à gage indépendant, marqué par la perte de l’amour de sa vie et qui, chemin faisant, sauve une enfant de l’esclavage sexuel, et qui se retrouve accompagné rien moins que par l’ex-fiancée de notre héros et tout jeune père, Marco...
Ainsi, le scénario se construit par la convergence des différents personnages et de leurs conflits, avec comme trame de fond le seul élément qui les réunit tous : fonder un foyer sûr et de retrouver une paix perdue.
Mais il ne faudrait pas se laisser abuser par cette thématique mielleuse : le monde que nous décrit Brian K. Vaughan est désespéré, ses protagonistes usent d’un vocabulaire de charretier crédible, même si cette surenchère de vulgarité finira par en agacer plus d’un...
Le tout est servi par le dessin simple et efficace de Fiona Staples, même s’il a parfois bien du mal à résoudre le dynamisme de certaines scènes. Son univers visuel très cohérent et riche, offre une palette de teintes éclatantes, aussi diverses que les univers mis en scène.
(par Vladislav JEDRECY)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.