Nous avions dit tout le bien que nous pensions du tome 1 de Saint-Barthélemy lors de sa sortie, série représentant « un exemple de ce que la bande dessinée historique peut nous offrir quand elle est si bien faite ! ». Ces aventures nous présentent l’histoire d’une fratrie que les guerres de religion séparent, avant de les faire se retrouver au pire moment : en plein Saint-Barthélemy, moment d’hystérie collective dans le Paris d’août 1572.
Nul homme, nulle femme, nul enfant ne doit survivre : tous doivent être passés au fil de l’épée, dépecés, décapités, noyés, violés et leurs biens volés. Des prêtres fanatiques, une populace aux abois désireuse de piller, des aristocrates cherchant leur intérêt politique, tous appellent au meurtre de masse.
Charles IX est dépassé par les évènements, donnant ordres et contrordres, n’arrivant pas à assumer ces tueries abjectes qui le rend malades. Dans le même temps, le personnage central du récit, Élie Sauveterre, traverse Paris pour aller sauver son roi, Henri de Navarre, qui se cache dans la chambre de sa femme au Louvre, avant de se heurter à Clément, son frère, catholique fanatique utilisé par les Guise.
Le dessin d’Éric Stalner est toujours aussi expressif (parfois même de manière excessive, voire répétitive avec ses personnages bouche grande ouverte et filet de bave pendant), tandis que le scénario de Pierre Boisserie est parfois un peu confus, mais cela retranscrit aussi la confusion totale qui régna durant cette journée sanglante qui vit la Seine devenir rouge. On attend le troisième volume pour voir se dénouer les intrigues politico-familiales, plutôt que religieuses, qui se trament ici en espérant que ce nouveau tome saura renouer avec le souffle du premier qui nous avait si agréablement surpris.
(par Tristan MARTINE)
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