Papa a oublié maman à la maison. Oups. Avec les gosses, il prend l’avion pour Lyon, semble-t-il pour assister à un match de foot, mais cela n’a pas grande importance. Surtout qu’il est relativement inutile d’essayer de suivre tellement B-Gnet se plait dans ce trip de pure folie à partir dans tous les sens.
Donc, si vous avez le nez fin, vous devinez que le voyage sera compliqué. Déjà, maman prend ce fâcheux oubli avec philosophie mais garde l’esprit pratique. En deux minutes, elle enfourche une moto et part à la rescousse. Eh oui, entre temps, l’avion a été détourné. Et bientôt, les passagers tenteront de survivre sur une île déserte. Enfin pas tout à fait...
Avec ses planches au format immuable de 9 cases, ses surprises à chaque page, Saint-Étienne Lyon provoque une joie de lecture jubilatoire. Le style de B-Gnet [1] s’avère non seulement unique dans son imagination et ses jongleries avec les références, mais surtout très efficace. On sourit, on rit même vraiment, et même dans la BD d’humour, c’est très très rare.
Dans ce voyage mouvementé, vous croiserez des séparatistes savoyards, un cadre à lunettes psychopathe, un apprenti cambrioleur dépressif, un auto-stoppeur plus que culotté et même un bébé bombe humaine.
Du grand art, la formule s’impose. Et qui donne furieusement envie de découvrir les 5 autres albums de l’auteur.
(par David TAUGIS)
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[1] qui a travaillé pour Spirou, Bodoï, DélireBD, L’Écho des Savanes, Fluide Glacial, Le Psikopat.
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