Ernestine parle beaucoup, parle souvent. Confrontée au silence de ses interlocuteurs qui fait naître chez elle de nouvelles interrogations, elle parle encore. Il est très dur de mettre fin à ce flot de paroles. Elle a besoin de parler, disserter, philosopher, sur tout, sur rien, sur la vie tout simplement. Et elle a trouvé une oreille attentive. Mais de toute façon, avez-vous le choix ?
Elle ne se trouve ni belle, ni laide, ni mince, ni grosse. Soit. Mais son regard interrogateur laisse entrevoir l’écueil, elle sollicite un avis. Un silence, une hésitation sont tant de points de départ d’une conclusion hâtive. Et puis il y a ces drames du monde moderne qui la frappent de plein fouet. La « junk food » par exemple. Quand on sait ce qu’ils mettent dedans, c’est proprement scandaleux. Mais voilà, elle aime ça.
Il faut dire que les gens ont l’esprit mal tourné, ils voient le mal partout. Son mec aussi d’ailleurs. Comme si elle ne connaissait pas l’étiquette et ne savait pas tenir des propos cohérents en soirée. Elle connait ses limites quand même, parfois, un peu…
En fait, non.
À l’instar de Pénélope Bagieu ou de Diglee, Valentine Safatly se livre à un des exercices préférés de la blogosphère : raconter de façon plus ou moins intimiste les affres et délices de la vie quotidienne. Avec dérision, comme le laisse entrevoir le titre, elle nous expose les salades d’Ernestine (la nouille ?). L’album se lit agréablement même si l’on sent par moment comme une retenue alors que l’assaisonnement aurait pu être plus pimenté.
(par Arnaud Houel)
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