Salvatore - T2 : Le Grand Départ - De Crécy - Dupuis

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Un chien garagiste, une truie malchanceuse, et l'amour. De Crécy est peut-être en roue libre, mais la route est belle et le paysage vallonné.

Salvatore est un chien garagiste, installé au sommet d’une montagne. Un maître dans son domaine, que vient un jour consulter une truie sur le point d’accoucher et dont la voiture fait des siennes. Mais Salvatore cache un lourd secret : amoureux depuis son enfance d’une charmante caniche partie en Amérique du Sud, il construit de ses propres pattes un fabuleux véhicule capable de lui faire traverser tous les obstacles qui se dressent entre lui et sa belle. Et comment réunir les pièces nécessaires, si ce n’est en volant subrepticement un élément par-ci par-là à ses clients ? Le cœur a ses raisons...

Cette série suit en parallèle, d’un côté les invraisemblables péripéties vécues par la truie myope comme une taupe, qui, à la suite de la perte d’une des pièces de son moteur, a vu sa voiture faire des cascades qui ferait pâlir d’envie Jackie Chan, avant de perdre bêtement l’un de ses nouveaux-nés, et d’un autre les aventures mécanico-amoureuses de Salvatore, qui dans ce deuxième tome se retrouve à aller voler un composant essentiel dans une gallerie d’art moderne faisant figure de pièce maîtresse de l’expo d’une vachette qui, de dépit amoureux, est devenue artiste. Ou presque.

Cette accumulation de situations improbables (et il y en a plein d’autres comme ça) montre bien que nous sommes ici en présence de la veine légère de Nicolas de Crécy. Mais le léger chez De Crécy n’exclut pas les coups de pique au pire de l’art moderne (il faut voir comment Duchamp est ici évoqué par de prétendus artistes) ou les portraits de personnages à la fois pathétiques et attachants (Salvatore est assisté par un petit homme haut comme trois pommes au caractère fidèle comme celui d’un... chien).

Le plaisir de lecture vient bien sûr aussi du dessin de De Crécy - les couleurs sont ici assurées de belle façon par quelqu’un d’autre. Tous ces personnages prennent vie sous le crayon animé de l’auteur, qui rend crédible ce mélange de décors réalistes et d’animaux bipèdes.

Signalons enfin la présence d’un voix off qui oscille entre mélo, humour décalé et adresses au lecteur. Tout cela fait de Salvatore une série aussi divertissante qu’atypique. Mais l’on n’en n’attendait pas moins de Nicolas de Crécy.

(par François Peneaud)

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