L’aventure Sam’s Strip a démarré en 1961. Les auteurs Jerry Dumas (dessin) et Mort Walker (scénario) ont l’idée de proposer un "bonhomme qui dirigerait un strip comme on dirige une petite entreprise" dixit Dumas dans la préface.
Sam, ce héros bedonnant et son galurin ridicule, devise avec son "assistant" en trois images horizontales, et le plus souvent, donc, à propos du strip lui-même. Mise en abîme, auto-référence, clin d’oeil aux autres héros de strips : un véritable florilège ludique qui a duré trois ans, jusqu’en 1963.
L’humour des créateurs de Sam’s Strip a bien résisté à l’épreuve du temps, grâce notamment à la traduction de Harry Morgan, qui aide le lecteur français à mieux se repérer dans toutes ces références à l’aide d’un judicieux index.
Mais là ne s’arrête pas l’intérêt de la série. Le strip se déroule du début du mandat du président américain J.F. Kennedy et Sam fait régulièrement allusion à l’actualité de cette époque. En particulier par l’intermédiaire d’une sorte de "M. Monde", un globe terrestre sur pattes qui peut parler...
On trouve aussi des running gags, comme l’irruption d’autres personnages (surtout connus des américains) comme Prince Vaillant ou Popeye, pour citer des noms familiers des francophones.
Le recueil représente un gros travail éditorial car non seulement Dumas et Walker signent une préface inédite, mais en fin de volume, des strips beaucoup plus récents font office de bonus. On peut y remarquer une évolution, notamment dans les décors plus fournis.
Un témoignage aigu à la fois de la diversité du monde des comics et des débats de société dans l’Amérique des années 1960.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion