La fin du monde approche, ou son salut. Peut-être. Rien n’est moins sûr après tout dès lors que l’on observe les motivations des protagonistes.
Si Animus souhaite clairement abattre son marteau géant - le fameux "Biscuit Hammer" - sur la terre, Samidare ne veut l’en empêcher que pour mieux détruire elle-même la planète. Tandis qu’Anima, figure protectrice, demeure encore une énigme, que la finalité même de l’affrontement reste encore un mystère alors même que le dénouement se dessine.
Quant aux héros - les chevaliers animaux - censés faire équipe, se dévouer à la sauvegarde du monde - ils confirment leur statut initial, celui de marginaux, d’êtres gouvernés par des pulsions égoïstes, voire morbides. Des personnages non pas mauvais, non pas de purs anti-héros, mais des personnages qui ne s’inscrivent pas vraiment dans le modèle héroïque. Héros par hasard somme toute.
Et voilà une action qui nous conduit tranquillement, comme l’air de rien, vers l’anéantissement. Cette manière assez sidérante qu’a Satoshi Mizukami de mener le récit provient d’un écart assumé entre les personnages, leurs préoccupations, et la charge qui pèse sur leurs épaules ; d’un détachement de la narration vis-à-vis des enjeux que l’histoire impose. Cela fait de Samidare un titre surprenant, offrant un traitement franchement original d’une trame classique.
Précisons que ce huitième tome fait la part belle à l’action à travers l’affrontement avec Maimakterion, onzième marionnette de boue, création plus humaine que jamais, reflet inquiétant et tragique des héros. Monstre avant tout cependant, sur lequel Hyô Shimaki, chevalier du chat, devra renchérir avec ses propres créatures, répondant à la terreur par l’horreur.
Parvenus là, nul doute qu’il faudra aux personnages, pour s’approprier et conclure cette sorte de jeu entre divinités qui leur échappe, agir de conserve. Et renoncer à ce modus vivendi qui les aliène, cette façon de poursuivre chacun solitairement son petit bonhomme de chemin. C’est sans doute cela l’espoir annoncé en fin de volume.
(par Aurélien Pigeat)
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Lire les chroniques du tome 6 et du tome 4 de Samidare, Lucifer & The Biscuit Hammer.
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