Pourquoi chercher à raconter la trame de Samouraï ? Même l’auteur semble s’en soucier comme de son premier pinceau. Eberoni, plutôt rare en matière de publication d’albums, s’est aussi fait un nom dans la presse rock, et a bien failli abandonner le 9ème art pour la peinture.
D’où la profusion de paris visuels dans ce one-shot qui met vaguement en scène un tueur froid et taciturne, hommage (parait-il) au Samouraï de Jean-Pierre Melville, un film de 1967, chef-d’œuvre dans son genre.
Réalisé en couleurs directes d’un trait extrêmement fin, utilisant des teintes ultra-réalistes, souvent sensuelles, Eberoni semble assouvir ici sa fascination pour deux aspects pourtant éloignés : l’urbanisme parisien et l’érotisme ritualisé. Ainsi se succèdent images étonnantes d’un Paris à moitié noyé sous la Seine, telle une Venise moderne, et des images intégrées aux décors citadins explicitement pornos. Le tout jalonné de scènes d’intérieur érotiques, comme une illustration de l’éternel fascination mutuelle amour/mort.
Une expérience étrange, que l’ennui domine parfois, mais avec des images sans équivalent, et surtout une re-création de Paris absolument splendide.
(par David TAUGIS)
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