Comics

Sandman Death - Par Neil Gaiman & Collectif - Urban Comics

Par Marc Vandermeer le 18 janvier 2022                      Lien  
Dans ce recueil d’aventures sombres, oniriques et gothiques, on découvre Death, la jeune sœur du marchand de sable dont l’attribution est, comme son nom l’indique, de semer la Mort. Un personnage atypique, mais attachant, possédant le rôle le plus ambivalent aux yeux de l’Humanité.

Le Sandman s’est échappé de sa prison de verre et a retrouvé tous ses artéfacts magiques (voir chronique du 3e tome : Sandman - T3 : Domaine du rêve - Neil Gaiman, Kelley Jones, Charles Vess, Colleen Doran & Malcolm Jones III - Delcourt). C’est alors le temps pour lui de savourer un repos bien mérité, laissant la place à sa sœur aînée, Death, pour un album entièrement dédiée à la jolie punkette chargée d’emmener les morts dans l’Au-delà. Tout commence avec un chapitre relais entre les deux Eternels qui se retrouvent sur des marches de Times Square : des retrouvailles qui laissent imaginer la traversée de l’un et de l’autre pendant l’absence du Sandman.

Comme les lecteurs assidus de la série le savent, il existe une fratrie de sept êtres nommés les Eternels : le Destin, la Mort, le Marchand de Sable, le Désespoir, la Destruction, le Désir et le Délire. Chacun régissant le monde des mortels pour maintenir une certaine harmonie de la naissance à la mort. Les héros de la série de Neil Gaiman dont Sandman est évidemment le principal… Sauf dans ce deuxième arc dédié à sa sœur !

Les caractéristiques graphiques s’étendent sur un large panel de styles tout en restant sombres et gothiques à l’instar de l’œuvre de l’auteur. Le lecteur découvre la vie cachée de celle qui nous attend tous au tournant. La Mort rode et peut frapper à n’importe quel instant : lors d’un match de foot improvisé dans un parc, sur la scène d’un piano-bar, dans votre salon… Ce qui surprend, c’est qu’elle n’a rien de la faucheuse squelettique encapuchonnée dans un linceul noir, avec une faux dans la main. Au contraire : c’est une charmante jeune femme, un peu excentrique, totalement gothique dont le sourire doux et apaisant explique sans nul doute la quiétude ressentie sur le visage des défunts dans la majeure partie des cas.

Sandman Death - Par Neil Gaiman & Collectif - Urban Comics
©Mark Buckingham / Urban Comics

C’est en 1989 qu’apparait pour la première fois Death dans le 8e chapitre de Sandman : "Le Bruit de ses Ailes". Celui-ci est repris dans cet ouvrage pour entamer les aventures de la Mort. Elle invite son frère, un peu apathique, dans sa ronde mortifère. Un passage approprié pour comprendre leur lien de parenté et entamer un recueil dédié uniquement à Death. Un personnage amené à rencontrer des quidams comme des êtres humains particuliers. C’est le cas de Rainie dans "Façade" qui a pactisé avec le Dieu égyptien Râ, ou encore l’étrange Hettie la Dingue, une vieille dame vagabonde de 250 ans, haruspice de son état, qui cherche désespérément son cœur qu’elle a caché pour que Death le retrouve…

Dans chaque aventure, se trouve une certaine connexion avec les précédentes. Dans "Le bruit de ses ailes", Death parle de "Mary Poppins" laissant le lecteur faire le parallèle entre la dame aux oiseaux dans le film de Disney et Hettie la dingue. Accompagnée du jeune Sexton lors de la recherche du cœur de l’haruspice, Death retrouve des connaissances de ce dernier dans "Une vie de rêve", … de quoi maintenir un semblant de fil conducteur dans ces aventures indépendantes l’une de l’autre.

L’ouvrage propose une réelle diversité scénaristique, visuelle et esthétique : un scénario rondement mené, laissant découvrir le monde des vivants et des morts au fil du temps, au cœur de Manhattan ou dans l’ancienne Venise, sous la houlette d’un éventail de dessinateurs aux styles tantôt complémentaire, comme le travail d’équipe de Mike Dringenberg et Malcom Jones III, tantôt assez différent tout en maintenant la tendance gothique voulue par Neil Gaiman. Le trait un peu plus coloré, mais crasseux de Chris Bachalo dans "La vie a un prix" ; style auquel s’ajoute l’onirisme dans "Une vie de Rêve" dessiné en duo avec Bachalo et Mark Pennington. Une ébauche de roman graphique également, très sombre à l’encrage épais pour "Un conte d’hiver" dessiné par Jeff Jones et enfin un rien Rococo sous la plume de P.Craig Russel quand se dévoile l’ancienne Venise sous nos yeux.

Un panel diversifié, donc, qu’on retrouve avec allégresse dans la galerie en fin d’ouvrage. Un tome captivant, intéressant qui donne immanquablement envie de lire les récits des autres Eternels de la fratrie !

(par Marc Vandermeer)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN : 9782365779401

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Marc Vandermeer  
A LIRE AUSSI  
Comics  
Derniers commentaires  
Agenda BD  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD