Le sujet de la couverture renvoie les lecteurs au premier et unique album des aventures de Dampierre et Morrisson datant de 1984 chez Dargaud (le second titre annoncé, La Plage des sans-retour n’ayant jamais vu le jour). Toujours signé Rodolphe au scénario et Alexandre Coutelis au dessin, cet album, publié par les éditions Albiana, est plus qu’une simple réédition : partiellement redessiné, il propose en effet un nouveau développement de l’histoire, prévu en deux volumes.
L’autre surprise est de voir l’album préfacé par... Albert Uderzo. Le père d’Astérix apporte les éclaircissements nécessaires au lecteur quant aux motivations des auteurs pour ce nouveau projet. Et puis, une préface signée Uderzo, c’est forcément un argument assez rare pour intriguer tout un chacun ! Surtout quand Albert Uderzo ironise sur les effets d’ordinateur dont certains abusent dans la bande dessinée... Sans pour autant le contredire, il n’est cependant pas sûr que les nouvelles couleurs d’Al Coutelis (justement à l’ordinateur) soient à la hauteur de celles signées par Claire Lesueur à l’époque.
Cependant, il est agréable de constater que la page de garde a su conserver une référence aux héros éphémères que furent à l’origine « Dampierre et Morrisson ». On y gagne en cohérence ! Elle donne le ton clairement : ce sera deux volumes et rien d’autre. La série n’étant pas relancée, il y a donc fort à parier que le second tome exploitera la même fin et que le scénario de « La plage des sans-retour » ne sera pas exploité par Rodolphe.
Pour les lecteurs de la première édition, le petit jeu consiste forcément à comparer les deux albums pour trouver quelle planche a été conservée ou quel dessin rajouté. On peut éventuellement à cette occasion regretter un changement trop notable dans le dessin de certains personnages et de certains visages. Trente ans c’est long et le dessin de Coutelis a bien évolué ! Comparez son dessin entre sa reprise de « Tanguy et Laverdure » et sa série « A.D Grand-Rivière »...
À notre sens, les éditions Albiana ont eut-être publié ce livre dans un format trop grand alors qu’une impression des planches dans un format plus classique aurait (comme souvent) permis de masquer certaines imprécisions du dessin.
Quoi qu’il en soit, l’initiative mérite d’être saluée. Espérons que l’idée fasse des émules !
(par Jean-Sébastien CHABANNES)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
