Après avoir échoué à se débarrasser de Haruka, Masahiko se retrouve plongé dans le coma. Un mois plus tard lorsqu’il se réveille, la situation a encore dégénéré : tous ses camarades de classe ont été transformés ! Et ce ne sont pas les seuls car STH24, le nouveau groupe de chanteuses qui recrute à tour de bras, semble aussi suspect.
Mais le lycéen n’a pas dit son dernier mot... il décide de reprendre la partie et de traquer Haruka. Ses agissements finissent par attirer l’attention de la police et, par un sordide coup du destin, l’inspecteur chargé de l’enquête n’est autre que celui qui avait enquêté sur la disparition de Haruka Mizusawa des années auparavant. Commence dés lors une course poursuite entre le chat et la souris où parfois la proie devient le chasseur...
Le manga d’épouvante est à l’honneur ces temps-ci et captive de plus en plus de lecteurs. Le maître incontesté demeure certes Junji Ito grâce à sa panoplie de monstres en tout genre faisant frémir même les plus coriaces des lecteurs. Ceci dit, des séries comme I am a hero, Tokyo Ghoul ou autre King’s Game font plus que se défendre ... et Scumbag Loser ne fait point exception à la règle.
Les deux premiers tomes particulièrement crus et osés par leur atmosphère glauque et enivrante ont su créer un genre à part, entre beauté et laideur, l’attirance des opposés provoquant la jouissance. Cette logique atteint un tel niveau de crédibilité que les personnages semblent ne plus faire la différence entre la réalité à laquelle ils sont confrontés et les fantasmes qui les habitent.
Ce troisième volume ne fait que confirmer les deux précédents en appuyant encore davantage sur son côté diaboliquement incorrect. On y découvre le passé d’Haruka et les raisons qui l’ont poussées à devenir une tigresse machiavélique. Quant à Masahiko, le protagoniste de l’histoire, il tente par n’importe quel moyen de faire face à sa copine Haruka... Mais est-ce vraiment par amour ou bien par vengeance ?
Mikoto Yamaguti parvient à imprimer de l’allure et de l’élégance à son style. La force de son récit s’accentue notamment grâce un découpage soigné et calibré qui permet de savourer les émotions suivant différents angles de vue, ce qui encourage le lecteur à ne pas perdre une miette du spectacle.
Scumbag Loser s’adresse cependant à un type de lecteurs avertis : si vous n’êtes pas friand de scénarios dépravés alors ce manga ne vous est pas adressé.... Les amateurs du genre, en revanche, vont se régaler et sans doute même en redemander...
(par Marc Vandermeer)
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