À ce stade, l’aspect « secret » de cette « Invasion » n’est plus vraiment à l’ordre du jour. Les Skrulls (belliqueux aliens métamorphés et tout vilains) ont débarqué en force dans une Manhattan désertée par ses super-héros. Euphoriques devant un plan qui se déroulent sans accroc, ils s’en donnent à cœur joie et détruisent tout sur leur passage.
Soit préalablement neutralisés (comme Mr Fantastique), soit occupés en Antarctique à se mettre dessus pour démasquer les imposteurs, les stars de Marvel retrouvent un semblant d’organisation et d’esprit grâce au retour en trombe de Nick Fury.
Désormais le choc des deux armées est proche et suite à l’appel persuasif d’un autre grand revenant, il se déroulera à Central Park.
Cette histoire est simple, mais elle se dévore. L’ampleur de l’invasion et les références populaires qui l’accompagnent y sont pour beaucoup. Ce débarquement massif d’extraterrestres sur New York reprend tous les poncifs des grands classiques de la science-fiction mais avec des gars en slip/collant en plus. Le plaisir enfantin ne peut être que comblé.
Bendis ne nous accorde aucune seconde de répit entre les révélations à propos des Skrulls, les sauvetages de dernière minute et les retours, encore douteux, de héros disparus comme Captain America ou Thor. Il nous offre tout ce qu’il a. Et le gaillard en a beaucoup !
« Secret Invasion : ligne de front » est quant à elle le pendant de l’invasion, vue des habitants de New-York. Présentée par Brian Reed au scénario et Marco Castiello au dessin, cette série se concentre plus sur l’angoisse et le chaos engendrés par l’évènement.
Nous y suivons le journaliste Ben Urich ainsi que quelques-uns de ses interviewés dans une chasse à l’homme au suspense remarquablement affûté. En opposition aux clichés, et pour notre plus grand bonheur, Brian Reed nous prouve que tous ses personnages peuvent tomber à chaque instant. Le ton est sombre et n’occulte pas la violence des envahisseurs ni celle des « victimes » .
La mise en image stylée et inquiétante de l’Italien Castiello n’est pas sans rappeler la pâte de son compatriote Riccardo Burchielli qui dans la série DMZ prend lui aussi un plaisir communicatif à dépeindre un New York dévasté, poisseux et oppressant.
Il ne reste plus qu’à prendre son mal en patience et profiter du soleil en attendant la sortie de la suite début août.
(par Mathieu Drouot)
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