« On n’exploite pas la terre. Si on l’exploite, on l’appauvrit. La terre... On l’entretient. »
Ce propos de fin d’album résume assez bien le travail de Renaud de Heyn, qui explique le risque de l’agriculture intensive et des manipulations génétiques. Car au-delà du souci de respecter la nature et de profiter des bienfaits du blé, les expériences industrielles mettent en danger les sols. Et donc l’avenir de nos ressources.
Pour démontrer la gravité de la situation, l’auteur part à la rencontre de militants des semences naturelles, de scientifiques, de cadres de l’industrie agricole. Jusqu’aux joutes européennes sur le sujet, en particulier autour des manipulations génétiques. Qui aujourd’hui, ignore le nom de mastodontes mondiaux du secteur comme Monsanto ?
Si le propos est clair et précis, le dessin de Renaud de Heyn fait dans le rugueux et les hachures. Certes, le thème n’a rien de réjouissant, mais les visages perdent beaucoup en précision. Et le texte, si important, s’habille d’une police de caractère proche de l’écriture cursive, assez désagréable.
Mais le fond prime sur la forme, d’autant que l’album s’ouvre sur un rapide historique de la genèse de l’agriculture qui montre l’importance croissante de la sélection des fameuses semences. Avec toujours le même objectif : nourrir le monde. Et comment ne pas avoir une pensée pour l’Ukraine, un des plus gros exportateurs de blé de la planète, asphyxié par l’agression russe...
(par David TAUGIS)
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