Au royaume des fils de la Terre, le chevalier Kiriel s’apprête à prendre pour épouse Lérine, la fille du roi Garenthiel d’Anorœr. Mais les festivités sont vites écourtées : des renversements politiques bouleversent le Royaume. De vieilles querelles refont surface et des mystérieux mercenaires agissent dans l’ombre...
Ambitieux. C’est l’adjectif qui convient à ce projet mûrement réfléchi depuis presque dix ans par Fabrice David et Eric Bourgier. Ce premier tome surprend par l’ampleur de l’univers mis en place. Une chanson de geste ouvre l’album, suivie d’une carte du monde dépeint : cohérence et détails façonnent un récit complexe dont la première lecture ne suffit pas à intégrer noms de personnages et de lieux. Alliances, complots, trahisons et affrontements prennent pour décor un monde médiéval où le héros est noble de coeur, faute de l’être de sang. Le chant d’Anorœr nous installe de suite dans l’action, les mystères et les énigmes. Un seul dragon à se mettre sous la dent en 54 planches : l’aspect fantastique reste donc, pour le moment, anecdotique.
Le trait de Bourgier est fin et subtil, complété par une mise en couleur monochrome, proche du sépia, qui sied à merveille à cet univers médiéval. La couleur n’apparaîtra qu’au dernier album pour symboliser le passage de l’ère de mythologie à celle des hommes. La couverture est sobre mais noble, ce qui lui confère une certaine élégance.
D’une efficace densité , ce premier tome démarre en beauté.
Avec un univers solide et travaillé, Servitude est une excellente surprise, susceptible de rivaliser avec les best-sellers du genre.
(par Laurent Boileau)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
Participez à la discussion