Sharkey le chasseur de primes – Par Mark Millar & Simone Bianchi – Panini Comics

On aura beau l’écrire à chaque fois, mais c’est toujours une évidence qui s’impose à nous à chaque nouvelle série de Mark Millar : le bougre sait y faire pour être accompagné par les dessinateurs qui comptent dans le monde des Comics. Pour cette nouvelle série, Millar a fait appel au dessinateur Simone Bianchi, dont le talent sera à l’œuvre pour mettre en avant un nouveau personnage des plus loufoques : Sharkey le chasseur de primes.

Ce récit nous raconte les aventures d’un traqueur de l’espace plus doué pour se vanter que pour le reste, de prime abord. Ce côté « bras cassés » permet à Sharkey de bien cacher son jeu, car il se révèle redoutable une fois ses pistolets dégainés, mais aussi doté d’un sens surhumain qui lui permet de localiser sa cible sur de très, très longues distances.

Après une chasse réussie, Sharkey se retrouve avec un encombrant « cadeau » : ayant mis sa proie en prison, il se retrouve à gérer le neveu de ce dernier contrat. L’enfant, âgé d’une dizaine d’années et se prénommant Ultra-Billy, demande à Sharkey s’il ne peut pas le larguer de l’autre côté de la galaxie car il n’a plus de famille sur cette planète. Un cœur se cachant sous la tonne de gouaille qui veut prouver le contraire de Sharkey, celui-ci décide de l’embarquer. Ça tombe bien, dans la même direction, il y a la plus grosse prime annoncée de la galaxie !

À partir de là, comme pouvait l’attendre le lecteur, l’album nous présente les aventures d’un duo baroque, entre le chasseur de primes mal dégrossi mais finalement talentueux et le gamin qui veut se rapprocher de cette figure paternelle de substitution. L’intention est louable mais nous n’avons pas ressenti l’alchimie espérée entre les deux personnages, Mark Millar faisant intervenir en six chapitres beaucoup d’autres personnages.

Est-ce qu’au contact d’Ultra-Billy, Sharkey va recoller sans le vouloir les différents morceaux de sa vie ?

© Netflix Entertainment, LLC

L’ancienne épouse qui a encore des sentiments pour son ex, le rival bien trop sûr de lui, la proie qui révèle être la victime d’un bien plus vaste complot... Sharkey va souvent être amené à beaucoup côtoyer ou à se confronter à ces personnages, ce qui l’amène à mettre en avant ses capacités, mais ce qui ne permet pas, à nos yeux, de véritablement creuser la relation entre le chasseur de primes et son protégé.

Nous avons trouvé par ailleurs l’album très rapide dans son propos, multipliant les situations et prenant peu de temps pour donner véritablement du corps à chaque enjeu. C’est quelque peu dommageable, car nous avons eu l’impression de rester au final sur la présentation générale de Sharkey et de son univers, plutôt que de voir le personnage mis à l’épreuve et ainsi nous surprendre. Par ailleurs, en terme de surprises, cet album ne se conclut pas avec un retournement de situation savoureux comme sait si souvent les mettre en place Mark Millar dans ses séries récentes, ce qui ne lui a pas permis de relever sa saveur dans l’ensemble.

Peut-être avons nous beaucoup noirci le tableau jusqu’ici : Sharkey le chasseur de primes n’en demeure pas moins un album agréable à lire, très bien servi par les planches de Simone Bianchi. Agréable mais pas incontournable dans la bibliographie de Mark Millar ; les aficionados du style du scénariste écossais peuvent quand même laisser sa chance à ce nouvel album.