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Siege – Par Brian Michael Bendis & Olivier Coipel – Panini Comics

Par Romuald LEFEBVRE le 28 novembre 2014                      Lien  
Saga de 2010 qui voit la divine cité d'Asgard être le théâtre d'un joyeux bazar entre super-héros, super-vilains et dieux d'inspiration nordique ; {Siege} est malheureusement l'un de ces {cross-overs} Marvel peu enthousiasmants de la fin des années 2000. Et pourtant, ce n'était pas faute d'aligner une équipe prestigieuse à sa création...

Après Secret Invasion (2008) qui avait vu le scénariste Brian Michael Bendis mener une invasion skrull de la Terre en remplaçant dans le plus grand secret de célèbres héros par ces métamorphes extraterrestres (pour un résultat ludique qui n’était déjà pas impérissable), la donne avait radicalement changé dans l’univers Marvel.

Norman Osborn, le sempiternel ennemi de Spider-Man connu sous le nom du Bouffon vert, a tué sous les objectifs des caméras du monde entier la reine skrull, stoppant l’invasion. La présidence des États-Unis, face à ce coup d’éclat, décide de changer de protecteur et remet les clés de la Défense nationale à son nouvel héros, qui évince ainsi Tony Stark/Iron Man.

Bien qu’ayant un lourd CV de criminel derrière lui et un besoin maladif de tout modifier à son envie, Osborn prend son rôle au sérieux et fait des intérêts des États-Unis les siens. Après avoir dissout le S.H.I.E.L.D, il décide de fonder le H.A.M.M.E.R, une nouvelle structure entièrement acquise à sa cause.

Siege – Par Brian Michael Bendis & Olivier Coipel – Panini Comics
Les vieux démons de Norman Osborn refont surface.
© Marvel - Panini Comics

Durant ce Dark Reign, les valeurs sont renversées : les héros de jadis sont parfois traqués comme des criminels et les vilains d’hier désormais des héros d’État. C’est ainsi qu’Osborn décide de monter sa propre équipe de Dark Avengers avec des criminels pour pallier le départ des précédents, mais aussi regroupe autour de lui une cabale qui regroupe beaucoup de grands super-vilains de l’univers Marvel pour que les intérêts de chacun soient assurés... et qu’Osborn puisse naturellement rester à son poste.

Seul hic au tableau d’Osborn : l’arrivée inattendue de la cité d’Asgard dans l’Oklahoma (racontée dans l’acclamé run de Thor de J. Michael Straczynski entre 2007 et 2009) et la présence de dieux sur le sol américain qui ne se soumettent à aucune loi... et donc nullement au contrôle maladif d’Osborn.

Loki, frère de Thor et dieu de la malice, sent la faiblesse de ce dirigeant mortel et décide de se servir de lui pour prendre le pouvoir à Asgard. Intégrant la cabale d’Osborn, il parvient par la manipulation à convaincre Osborn qu’il n’est plus possible de tolérer ces dieux sur le sol américain sans qu’ils répondent de son pouvoir. Inconscient des forces qu’il va délivrer, Osborn provoque un incident diplomatique avec Asgard et envahit la divine cité flottant au dessus de l’Oklahoma. Siege est lancé !

Osborn, avec l’armure d’Iron Patriot, et ses Dark Avengers partent à l’assaut d’Asgard !
© Marvel - Panini Comics

Malheureusement, le lecteur déchante bien vite à la lecture de ce cross-over, Brian Michael Bendis ne parvenant pas à sublimer une situation de base somme toute classique. En effet, l’intrigue semble cousue de fil blanc et à aucun moment on ressent que les Dark Avengers d’Osborn peuvent prendre le dessus sur les dieux d’Asgard. Qu’espérer alors quand le dieu du tonnerre entre en scène et parvient à réunir autour de lui les Avengers qui s’étaient éloignés les uns des autres après les conflits idéologiques nés de Civil War (2006) ?

L’autre problème derrière ce manque de suspense flagrant, c’est que rien ou presque n’est fait pour mettre en valeur les super-vilains, pourtant ici les hérauts de la légalité. En effet, pour la plupart très secondaires, ces super-vilains ne servent dans le meilleur des cas que de chair à canon pour permettre le retour sur le devant de la scène d’une équipe unie des Avengers. Et ce n’est malheureusement pas la gestion bancale de la toute-puissance de Sentry, le héros torturé à la puissance de mille soleils, qui viendra équilibrer la balance.

Il semblerait qu’Osborn ait à rencontrer quelqu’un qui ne partage pas ses opinions...
© Marvel - Panini Comics

Pire, Osborn, présenté durant quelques années comme un leader solide et assez réfléchi pour faire tourner la boutique pour le plaisir de ses petits camarades, perd ici tout de sa substance et devient une cible fade à abattre pour les héros. On se convaincrait presque que Spider-Man, une main attachée dans le dos, aurait pu arrêter Osborn durant Siege !

Néanmoins, la plus belle réussite de ce cross-over, c’est de nous présenter au moins de sublimes planches du dessinateur Olivier Coipel : bien que le scénario ne suit pas, le travail impeccable et on ne peut plus attractif de l’artiste donne une dimension supérieure à l’ensemble. Mais bon, si le fond ne suit pas la forme...

Bien qu’offrant la réunion des Avengers après leurs multiples disputes des dernières années, Siege est une référence qui semble être dispensable. Le cross-over aligne les combats sans grands intérêts et ne parvient pas à donner une véritable substance à ces super-vilains qui pour une fois sont du bon côté de la loi (mais toujours sans les bonnes motivations)... Dommage.

Osborn ne jouit pas d’un très grand crédit chez certaines grandes figures de l’univers Marvel.
© Marvel - Panini Comics

► Contient les épisodes US Siege : The Cabal 1 ; Siege 0-4 ; Siege : Captain America, Loki, Young Avengers, Secret Warriors, Spider-Man ; Sentry : Fallen Sun.

(par Romuald LEFEBVRE)

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