Silas Corey a échappé à la tentative de meurtre dont il fut la cible. Le piège a claqué sur ses talons. La course-poursuite avec l’agent allemand le plus célèbre et le plus dangereux de la Première Guerre mondiale est engagée. Non pas pour servir la patrie en danger, libre de ses enrôlements successifs, mais par curiosité et orgueil, il veut retrouver ce journaliste à la solde de Clemenceau qui aurait accumulé des preuves de la trahison du gouvernement français.
Il prend contact avec Casella pour organiser la livraison du timbre. Mais il devra combattre et vaincre Aquila, qui le suit telle une ombre malfaisante, dans une lutte de haute volée qui pourrait bien lui être fatale.
Petit piment supplémentaire, il s’échine à court-circuiter ses employeurs avant qu’eux-même ne le fassent...
Le personnage crée par Fabien Nury garde sa classe et son arrogance. Plein de panache et rempli de morgue, il est l’exemple de l’espion subtil et félin, tout à fait à son aise dans ce récit dynamique à l’atmosphère prenante dans lequel dialogues savamment orchestrés et scènes d’action rythmées font mouche.
Les multiples intervenants et combinaisons mettent en permanence les protagonistes dans des situations délicates. On ressent toutefois une dommageable frustration de ne pas voir se creuser un peu plus la personnalité du héros. L’exploration de son caractère est abandonnée alors que tous les germes du rôle marquant étaient rassemblés. Silas Corey perd une partie de la noirceur acquise précédemment. Un abandon non négligeable qui réduit la force de frappe de cet escroc de haut vol.
En ressort une histoire d’espionnage assez classique à l’intrigue complexe mais qui ne se densifie pas, malgré une tension palpable à chaque instant et des hostilités qui se succèdent sans respiration.
L’excellent travail de Pierre Alary contribue énormément à l’impact de cet album qui mise sur le rendu de scènes pleines d’ardeur et d’énergie. Mais l’exploitation rabotée du contexte historique simplifie l’impact de ce diptyque.
Une lecture plaisante dont on attendait encore plus, surtout construit par un scénariste comme Nury. Légère déception donc...
(par Vincent GAUTHIER)
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