Rupert Cain était satisfait de son sort : d’abord soldat, puis assassin au service du gouvernement britannique dans un futur proche qui voit le Royaume-Uni au bord de l’effondrement politique et économique, il obéissait aux ordres, la conscience tranquille. Jusqu’au jour où son ancien commandant est assassiné, et qu’il a la mauvaise idée de se demander pourquoi. Et quand le représentant de l’OPEP, semble-t-il venu négocier avec le gouvernement, est kidnappé, Cain se retrouve au beau milieu d’une affaire aux ramifications internationales.
Le scénario de Alex De Campi est remarquablement orchestré, et tient en haleine le lecteur de la première à la dernière page. Des retournements de situations (et d’allégeance) inattendus mais cohérents, des dirigeants évidemment corrompus que l’on aime détester, un personnage principal grosse brute qui se découvre sur le tard une conscience... les ingrédients d’un bon thriller sont présents, mais suffisamment transformés par le cadre de l’histoire - la scénariste utilise à fond ce Londres en pleine décrépitude morale.
Le dessin de Igor Kordey est tout aussi convaincant, mais cela n’étonnera pas les lecteurs français qui savent depuis longtemps que l’artiste d’origine croate est capable de tout dessiner avec la même assurance. Décors réalistes, personnages crédibles, scènes d’action superbement orchestrées... rien ne lui résiste.
Smoke s’annonce comme une série palpitante. Espérons que la suite, qui ne semble pas être prévue aux USA, sera quand même produite pour le marché francophone.
(par François Peneaud)
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