Son addiction, Eva ne la doit pas à l’alcool ni à la drogue. C’est la sorcellerie qui la rend accro. Au moindre stimulus, la voilà qui brandit son grimoire. Elle a beau en parler en réunion avec ses pairs et le docte thérapeute qui les encadre, rien n’y fait. D’autant qu’à la maison, c’est Waterloo morne plaine : sa fille s’isole en écoutant à fond son hard rock, et son mari végète devant la télé. Comment résister alors à la tentation ultime de toute sorcière-car Eva en est une- : pactiser avec Satan ?
Avec ses fausses affiches de prévention et ses pubs décalées en début et fin de récit, l’auteure affiche la couleur : humour décalé et univers à la fois commun, urbain et fantastique, avec un mélange des genres de toutes les cases.
Si l’intention est claire, le résultat déçoit. Ni vraiment drôle, ni très passionnant sur le plan de l’intrigue, Sorcellerie et dépendances ne décolle jamais vraiment, laissant le lecteur dans un entre-deux peu convaincant. Le style est soigné, avec des couleurs décalées, mais il a tendance à plonger les planches dans l’amidon.
Il aurait fallu soit un personnage plus fort, soit un scénario plus débridé, pour que l’obsession d’Eva pour la jeunesse retrouvée et les plaisirs de la vie donne à l’album le sel qui lui manque.
(par David TAUGIS)
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