Didier Tronchet est un auteur reconnu de la bande dessinée des deux dernières décennies, auteur de séries phare de la BD d’humour comme Raymond Calbuth, Raoul Fulgurex ou Jean-Claude Thergal. Un album de chacune de ces trois séries a reçu un Alph-Art humour à Angoulême (en 1990, 1993, 1998), mais cet auteur a de nombreuses cordes à son arc, écrivant un très beau roman et s’adaptant lui-même en bande dessinée avec Le Fils du Yéti, passant même derrière la caméra pour s’adapter une nouvelle fois en 2002. Nous avions loué son éclectisme en chroniquant son dernier album, L’homme qui ne disait jamais non, véritable pépite de l’année 2016.
Et pourtant, on peut être un grand auteur et se rater… La preuve avec cet album. Le résumé est rapide à faire : un mari et une femme sont dans une voiture sur la route des vacances, la femme boude, elle boit une grenadine, devient par miracle une petite fille, boude toujours, et son mari ne comprend pas ce qui se passe. Il y aurait eu à faire avec cette histoire incroyable, livrer une réflexion sur l’enfance ou le couple, comme Tronchet avait su si bien le faire dans Là-Bas.
Mais rien de tout cela ici… On a réellement l’impression d’un album bâclé, le dessin est trop rapide, le rythme du récit est branlant et surtout, ce récit sympathique manque beaucoup de souffle et un peu d’intérêt… Lu en 15 mn, il vous faudra à peu près autant de temps pour l’oublier. Bref, une sortie de route manifeste pour Didier Tronchet…
(par Tristan MARTINE)
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