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Sous la Peau, le Serpent - Par Domnok & Wachs - Glénat

Par Nicolas Anspach le 17 mars 2004                      Lien  
La collection ésotérique des éditions Glénat s'ouvre aux récits complets. La {Maison Winchester} fut sans nul doute l'une des plus belles découvertes du mois dernier. Aujourd'hui, l'éditeur grenoblois nous entraîne dans le sillage d'une jeune fille singulièrement enivrante. {Sous la Peau le Serpent} est sans doute l'un des récits les plus audacieux de la collection...

Mélusine est une jeune adolescente palpitante, écorchée et malicieusement intelligente. Cette jeune orpheline se révolte à la fois contre sa famille d’accueil, et les institutions qui l’ont prise en charge. Elle fugue et trouve refuge chez une inconnue. Mélusine, étonnamment mûre et cultivée pour son âge, parvient perfidement à séduire l’inconnue. A son grand dam, car elle va être inquiétée par les autorités...

Le lecteur suit le parcours de Mélusine grâce à une enquêtrice, qui décide de faire la lumière sur le parcours de l’adolescente. Elle remarque avec effroi que l’enfant sème à son passage tourments et accidents. En est-elle la cause ?

La scénariste de la série, Domnok (qui est l’épouse du dessinateur) nous offre une version moderne du mythe de Mélusine, tout en établissant subtilement quelques liens avec l’allégorie moyenâgeuse.

A cette époque, Mélusine était une nymphe possédée par l’esprit du Malin. Elle connaissait fort bien la sorcellerie et participait à ses rites. Il s’ensuivit une superstition voulant qu’elle fût serpente tous les samedis. C’était le prix payé à Belzébuth pour qu’il l’aidât à trouver un époux...

La personnalité sournoise de la « Mélusine contemporaine » est fortement calquée sur son « double » issu du passé... Mais est-ce réellement un double ? Ou est-ce la même personne ? Domnok laisse planer le doute...

Le style graphique de Pierre Wachs est résolument plus pictural que dans ses précédentes collaborations (Marie Tempête, avec Patrick Cothias ou Poème Rouge avec Joëlle Savey).

Même si ses personnages manquent parfois de rondeur, il parvient à leur donner une âme et une dynamique qui leur sont propres. L’auteur donne beaucoup de poésie à ses planches grâce à l’utilisation de la technique de la couleur directe. Son trait se révèle plus délié que celui qu’il a endossé dans le Triangle Secret (Pierre Wachs a dessiné les planches qui se déroulent au Vatican).

Un récit ésotérique remarquablement intriguant et sensiblement inclassable. Espérons que le couple Wachs & Domnok continuera à collaborer ensemble... Ils nous offrent soixante-quatre planches de pur bonheur !

(par Nicolas Anspach)

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Code EAN :

Glénat
 
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1 Message :
  • A chacun ses impressions. Je trouve cet album léger comme une enclume. On s’englue dans une soupe ésotérico-médiévale à grands renforts de couleurs flashis et d’illustrations pleines pages ridicules.

    Enfin l’album sera certainement acheté par les amateurs d’adolescentes dénudées.

    Wachs mérite vraiment mieux.

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    • Répondu le 18 mars 2004 à  09:33 :

      Je comprends volontiers tes impressions quant à cet album. Mais force est de constater que la scénariste a accordé beaucoup d’importance à la psychologie du personnage principal, la rendant ainsi très attachante. Le rythme narratif est intéressant, et l’album ressemble presque à une « enquête policière ».

      Il est vrai que les illustrations pleines pages alourdissent parfois le rythme de lecture et peuvent sembler superflues. Mais ne sont elles pas là pour inciter le lecteur a faire le lien entre le passé et le présent ? Rien ne l’empêche de « zapper » ces pages s’il ne souhaite pas suivre ce « rythme de lecture », sciemment choisis par les auteurs… A la limite, zapper ces encarts permet d’avoir un double niveau de lecture de l’album.

      Quant aux dessins : A chacun ses goûts, ne dit on pas ? La beauté est malheureusement une chose très subjective… Si tu relis ma critique, tu verras que je n’en dis pas que du bien…

      Quant aux choix des auteurs de montrer l’héroïne nue c’est un vaste débat. Il ne me semble pas que ce livre soit sulfureux ou une incitation (voire une ode) à la pédophilie. D’autres BD tout public comportent des scènes beaucoup plus crues, et beaucoup plus choquantes envers un public plus jeune. Je songe aux Sept Vies de l’Epervier, Les Eaux de Mortelune, voire même les scènes de tortures légèrement sadomaso dans le dernier cycle de Largo Winch… (où si mes souvenirs sont bons, Van Hamme parle au détours d’une conversation de ses personnage des sexualités contraire aux bonne mœurs – Ce qui est assez étonnant pour un best seller tout public)

      La nudité du personnage n’est vraiment pas l’essentiel de cet album… Non ?

      NA

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    • Répondu par LO le 18 mars 2004 à  18:10 :

      Mouias, ....

      Sans être un père lapudeur et sans parler d’incitation à la pédophilie, pour appeller un chat, un chat, cet album est racolleur. La nudité du personnage n’est pas forcément justifiée surtout en couverture. Attention, racolleur ne veut pas forcément dire incitateur.

      Pour les exemples que tu cites :
      1 Les premiers datent. A l’époque certaines affaires n’avaient pas encore marqué les consciences. Ce qui n’excuse pas forcément, je veux bien...
      2 Quoiqu’il en soit, je ne pense qu’on puisse porter ces mêmes albums comme des caractéristiques du "bon goût", particulièrement Les Eaux de Mortelune (d’accord je suis encore subjectif).
      3 Je n’ai pas lu le dernier Largo Winch (ben oui ça arrive), mais la scène dont tu parles concernaient-elle des mineurs ?

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