Jolie ville que celle ou vit Aimé, curieux garçon isolé au crâne rasé. Charmante bourgade, mais pleine de blessures aussi. Celles d’un monde qui s’est effondré en partie, transformant l’espace urbain en paysage contrasté : de beaux bâtiments voisinant avec des roches proéminentes et des ruines étranges. Lassé de ses cours, par la force des choses particuliers, avec son unique professeur, le jeune garçon part à l’aventure, avide de découvertes et d’explications trop longtemps interdites.
Tous les enfants ont fait ce genre de rêve : on quitte une vie cadenassée, on part au hasard, en tirant un fil providentiel, vers un inconnu merveilleux. On peut même trouver dans Souvenirs de l’éternel présent beaucoup de Jules Verne.
Les larges cases de Schuiten, rarement plus de deux par planche, permettent comme toujours aux architectures uniques du dessinateur de s’épanouir dans des bains de couleurs pâles. Sans grande surprise, l’histoire s’appuie sur des touches surréalistes et plonge abondamment dans l’imaginaire enfantin.
Finalement, l’appendice intitulé Retour à Taxandria vaut presque autant que la fiction qui le précède. Ce film quasi-maudit, profondément modifié par les aléas de la production cinématographique, en devient presque fascinant.
(par David TAUGIS)
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