Family Business est un album sorti en avril 2014 aux États-Unis : il est appréciable de voir ponctuellement les délais entre les parutions américaine et française se réduire chez l’éditeur Panini.
L’album regroupe une équipe créative somme toute prestigieuse : Mark Waid et James Robinson s’associent pour assurer l’écriture de l’aventure, l’artiste Gabriele Dell’Otto s’occupant quant à lui de la réalisation des planches avec son style si détaillé et si plaisant.
L’intrigue se veut ambitieuse car elle vend aux lecteurs une sensation certaine : offrir à Peter Parker, ce fils unique orphelin parmi les plus connus au monde, une sœur oubliée au fil des années. Est-ce que les pistes offertes par Mark Waid et James Robinson permettent de déboucher à une nouvelle situation familiale viable pour cet emblématique personnage ?
Eh bien, on peut se rapporter au principe du verre à moitié vide ou à moitié plein tant les arguments de qualité sont présents avec cet album, la déception qu’engendre finalement le récit lui étant proportionnelle.
Le bon côté, c’est assurément son écriture agréable et portée sur les intrigues d’espionnage. Peter Parker rencontre de manière pas si abracadabrante qu’anticipée sa sœur Theresa, agent de la CIA, qui a besoin de lui pour comprendre les derniers mystères de leurs super-espions de parents...
Bien qu’il se soit frotté à bon nombre de métamorphes ou de télépathes, le sens d’araignée de Peter ne s’active pas à la rencontre de Theresa : il pense donc qu’il est possible de faire la connaissance de cette sœur sortie de presque nulle part et d’en connaître un peu plus sur ses parents.
Peter et sa sœur sont donc jetés sur les routes du bassin méditerranéen ou de l’Europe pour suivre les traces de leurs parents et comprendre leurs ultimes choix. L’alchimie entre les deux personnages fonctionne bien et l’action est attractive : retrouver un Spider-Man propulsé dans une situation à Monaco que ne renierait pas le James Bond de GoldenEye (1995) fait son petit effet...
Malheureusement, comme évoqué plus haut, cet album fait naître une relative déception face aux enjeux proposés. L’introduction du Caïd et de ses sombres plans dès le début de l’album, alors à la recherche du manipulateur psychique Mentallo, fait déjà douter de la pérennité des éléments nouveaux présentés dans ce récit.
On peut regretter, pour des questions de continuité dans l’univers de Spider-Man, le sort réservé à Theresa, personnage sympathique et dynamique qui voit peser sur ses épaules un bien lourd fardeau. Est-il possible après plus de cinquante ans d’existence du personnage de donner une sœur à Spider-Man ? La déception guette...
Family Business est un album à la saveur douce-amère pour les amateurs de l’homme araignée : ce personnage de frangine marquée par une solitude relative est intéressant, mais les règles de la continuité sont ce qu’elles sont... En revanche, les néophytes pourront se laisser tenter par cette aventure qui ne nécessite pas de grandes connaissances de l’univers, mais qui a l’avantage d’offrir des planches très plaisantes de Gabrielle Dell’Otto et un récit d’espionnage qui tient la route.
(par Romuald LEFEBVRE)
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