Il semble difficile de concevoir quelque chose de nouveau concernant le tisseur. En effet, le personnage le plus populaire de Marvel a largement eu l’occasion de se faire malmener par toute une ribambelle de scénaristes au fils de ces dernières décennies.
Alors lorsqu’on annonce que, cette fois-ci, on ne rigole plus, il se retrouve vraiment en mauvaise posture, davantage même que les autres fois, sauf que l’on a un peu de mal à y croire...
Quoiqu’il en soit, le revoilà qui doit faire face à LA grosse tuile qu’on avait pas encore pensé lui coller : une maladie incurable.
Ajoutez à cela un Morlun bien décidé à s’en faire son 16 heures, et on se retrouve en effet, dans une situation peu confortable pour l’homme-araignée.
Parue entre 2005 et 2006 dans les séries « Amazing Spider-Man« , « Friendly Neighborhood Spider-Man » et « Marvel Knights Spider-Man », cette aventure a mobilisé un gros paquet d’auteurs.
J.Michael Straczynski, Peter David et Réginald Hudlin se partagent le scénario avec brio grâce à un solide travail d’équipe. Les situations et les personnages sont cohérents et on sent une réelle fluidité entre les chapitres. Et bien que les scènes d’actions soient efficaces, c’est surtout l’aspect dramatique du récit qui marque les esprits et accroche le lecteur. Les auteurs prennent vraiment le temps de se concentrer sur les liens du couple Peter Parker/Mary Jane et d’explorer avec justesse leur détresse et leur force face à la mort.
Du côté du dessin en revanche, le constat est bien moins positif. Entre les trois artistes, l’alchimie ne prend pas. Les dessins ont quelque chose de bâclé et manquent cruellement de charme ou de caractère.
Les planches de Mike Deodato Jr sont ici beaucoup trop sages et classiques et la rondeur du style de Mike Wieringo cherche sans doute trop à cibler un lectorat jeune.
Quant à celles de Pat Lee, qui lorgnent du côté du manga, elles sont simplement moches. Que ce soit au niveau des proportions corporelles, des visages ou des perspectives, rien ne va.
Mais on ne se plaindra pas trop fort, car il est tout de même très agréable de tomber sur un récit qui se souvient que le plus important dans une bande dessinée, c’est l’histoire et sur ce point, il ne rate pas son coup.
(par Mathieu Drouot)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
