Même si les affaires industrielles vont à nouveau bien pour Norman Osborn, sa vie personnelle laisse a priori à désirer : son alter égo, le Bouffon vert, a fait le vide autour de lui au fil des années. En effet, Norman n’était notamment pas là pour son fils Harry lorsqu’il a replongé dans sa dépendance à la drogue et ce dernier repose désormais au cimetière, laissant derrière lui femme et enfant. Il y a quelque temps de cela, Norman avait bien essayé de faire de Peter son héritier, mais ce qu’incarne Norman ainsi que ses méthodes n’ont pas persuadé le superhéros de reprendre les rênes de son empire…
Seul et désabusé, Norman va de nouveau laisser progressivement la place au Bouffon vert. Si Spider-Man ne veut pas entendre raison, peut-être que Peter Parker aura une oreille attentive : après tout, il avait su le faire réagir après la disparition de Gwen Stacy... Le retour du Bouffon vert n’arrive pas au bon moment dans l’agenda de Peter : lui et Mary-Jane sont au bord du divorce. Celle-ci a même déménagé en Californie pour faire le point sur sa vie et son mariage. Notre héros a donc du mal à encaisser qu’un de ses sempiternels ennemis recommence à menacer ses proches, surtout qu’il n’économise pas ses forces pour parvenir à ses objectifs criminels.
L’intrigue proposée par le scénariste vétéran Paul Jenkins est celle d’une chute supposément sans fin, et ce, afin que le héros aspire à mieux, alors qu’il doit prouver l’inflexibilité de ses valeurs morales. Dans cet album, l’emphase est placée sur l’action et les manigances spectaculaires du Bouffon vert, mais la chute du récit a le bon ton d’apporter un peu de finesse et de rappeler au lecteur ce qu’il apprécie chez l’homme-araignée.
L’album est porté par les très jolies planches d’un nouveau dessinateur au style contemporain, le talentueux Humberto Ramos, appelé les prochaines années à suivre notre héros qui continue encore à nous faire plaisir au fil de ses aventures.
Spider-Man : Le Cauchemar est un court récit qui peut mériter le détour, mais qui ne nous semble pas incontournable comme d’autres références dans la collection anniversaire consacrée à l’homme-araignée cette année. Toutefois, nous ne doutons pas que le style graphique influencé dans l’esprit par les mangas de Humberto Ramos saura constituer une porte d’entrée appréciée des plus jeunes lecteurs, une occasion qu’ils peuvent saisir sans trop de crainte !
(par Romuald LEFEBVRE)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Spider-Man : Le Cauchemar. Par Paul Jenkins (scénario) et Humberto Ramos (dessins). Traduction de Sophie Watine-Vievard. Panini Comics. 112 pages. 6,99 Euros.