En 2008, Marvel s’est vu proposer deux projets partant d’un postulat similaire :
Transporter les super-héros que l’on connait tous dans les années 1920-30 et les traiter à la manière des romans noirs ; remplacer le fantastique par du réalisme et donc les supers-pouvoirs par des traits de caractères, des armes ou des capacités physiques qui en font écho ; conserver les seconds rôles et les remanier astucieusement afin de faire un maximum de clins d’œil geek à tous les fans bien calés.
Ces deux projets concernaient bien évidemment, Spider-Man et les X-men. Et vu le succès critique et commercial que ces deux albums ont reçu, de nombreux autres ont suivi (Wolverine, Luke Cage, Iron Man…).
Panini nous fait donc redécouvrir dans cette édition Deluxe, les deux tomes de Spider-Man suivi de celui de Daredevil dont vous pouvez retrouver la chronique ici.
Magnifiquement mis en images par Carmine Di Giandomenico au trait moderne et vintage à la fois, l’adaptation du tisseur est une réelle réussite.
Peter Parker vit dans un New York city plongé dans la misère, la violence et la corruption. À la botte du Bouffon et de sa bande de gros bras, rien ne semble pouvoir faire évoluer les choses, si ce n’est une petite araignée vaudou qui décide de piquer le jeune homme idéaliste.
Le deuxième tome l’oppose à l’ignoble docteur Octavius, adorateur de la croix gammée et des expériences sur les personnes qu’il juge inférieures.
David Hine et Fabrice Sapolsky apportent un ton clairement adulte aux aventures de cet éternel adolescent.
Violent et cynique, le tout est très bien écrit et sans baisse de rythme ou d’inspiration. Les méchants, quant à eux, sont profondément cruels, et donc réussis.
On regrettera seulement que Peter Parker ait, dans cette version également, des supers-pouvoirs. Ce postulat entre en conflit avec le réalisme souhaité dans cette collection "Noir" où chaque héros voit ses dons détournés.
(par Mathieu Drouot)
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