À l’époque où les X-Men et leur série « obligeaient » le quartier de Manhattan à être occupé par de terribles démons et de sombres puissances venues des Limbes (cf. Inferno, auquel le Tisseur est confronté), un héros local et non mutant poursuivait son bonhomme de chemin : Spider-Man.
Désormais marié à Mary-Jane Watson par le scénariste David Michelinie, Peter Parker se retrouve confronté à deux objectifs cruciaux : poursuivre sa mission altruiste de super-héros et... demeurer un époux modèle pour sa femme.
Ici réside une énorme partie de l’intérêt de cet album : l’écriture de David Michelinie est fine et parvient à faire télescoper avec talent tous les aspects de la vie de Peter Parker, que ce soit dans le civil ou sous son costume de Spider-Man.
Confronté au Lézard, à Venom ou bien encore à une coalition de super-vilains lors du cross-over Actes de Vengeance, Spider-Man n’a véritablement pas le temps de chômer, et c’est avec un intérêt certain que le lecteur suivra de telles aventures du monte-en-l’air. Toutefois... on se surprend même à trouver un intérêt supérieur dans les soubresauts que connaît la vie de Peter Parker, entre des amoureux transis et frustrés de Mary-Jane qui mènent la vie dure au couple, ou bien encore des pépins pour trouver un appartement décent et pas trop cher dans Manhattan pour que le couple puisse suivre ses activités professionnelles.
Comme évoqué précédemment, amateurs d’action, ne craignez pas d’être lésés avec cet album : la longue confrontation avec Venom est savoureuse (l’auteur ayant créé ce personnage plus tôt, il sait bien où il va) et la passe d’armes avec le terroriste mutant Magnéto vaut son pesant de cacahuètes. De plus, il serait dommage de ne pas souligner l’intérêt que revêt une longue aventure présente dans cet album : durant Le Grand Complot, Spider-Man va ainsi devoir marcher sur des œufs pour éviter que cette sombre affaire de contre-espionnage ne se transforme en guerre déclarée entre les États-Unis et un État imaginaire des Balkans, le tout sur fond de terrorisme et avec l’aide amicale de Captain America !
Au-delà d’un propos riche, le lecteur sera ravi des planches qu’il a sous les yeux : le trait de Todd McFarlane fait merveille, notamment quand il met en action un Spider-Man très agile et très richement détaillé. Un charme qu’il reprendra à son compte quand il se lancera sur sa propre série Spider-Man quelques temps plus tard.
Nous vous recommandons chaudement la lecture de cet album, qui relate des années qui ont donné de nouvelles lettres de noblesse au personnage de l’Homme-araignée et à sa série The Amazing Spider-Man. Amateurs et nouveaux lecteurs y retrouveront certainement leur compte.
(par Romuald LEFEBVRE)
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Spider-Man T.2. Par David Michelinie, Glenn Herdling, Peter David (scénario) et Todd McFarlane, Erik Larsen et Colleen Doran (dessins). Traduction de Jérôme Wicky & Sophie Watine-Vievard. Panini Comics, collection Marvel Icons. Sortie le 6 juillet 2016. 416 pages. 36,00 euros.