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Stan Sakaï : "Les droits d’Usagi Yojimbo ont été achetés par la Gaumont."

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 11 juin 2018                      Lien  
La mère de Stan Sakaï lui lisait des comics américains et des bandes dessinées japonaises. Qu'a donné ce mélange culturel ? Rencontré à la 21e édition du festival de la BD de Zagreb, l'auteur d'"Usagi Yojimbo" revient sur son parcours entre Japon et États-Unis. Les aventures de son lapin samouraï seront prochainement portées à l'écran par Gaumont.
Stan Sakaï : "Les droits d'Usagi Yojimbo ont été achetés par la Gaumont."
© Ed. Paquet

Vous êtes né au Japon, vous considérez-vous comme un Japonais ?

Stan Sakaï : Je suis en effet né à Kyoto au Japon. Mon père était un militaire américain d’origine japonaise qui a été affecté au Japon après la guerre. C’est là qu’il a rencontré ma mère, qu’il a épousée. J’ai d’abord eu un frère qui est né au Japon et je suis né ensuite en 1953 à Kyoto. Mon grand-père paternel avait émigré d’Hiroshima à Hawaï où mon père était né. Quand j’ai eu environ trois ans, ma famille s’y est installée. J’ai grandi là avant de partir en Californie finir mes études.

© Dark Horse Comics

Votre enfance, vous l’avez passée à lire des mangas, des comics ?

À l’époque, on n’appelait pas ça des mangas, c’était seulement des bandes dessinées japonaises. Ma mère m’en lisait souvent, ainsi que des comic books américains. Et quand j’ai voulu en écrire moi-même, je me suis souvenu de ces vieilles BD et des films de samouraïs inspirés de la vie de Miyamoto Musashi. C’est un samouraï qui a vraiment existé. C’est là que j’ai créé le personnage de Usagi, qui veut dire « lapin » en japonais. Usagi Yojimbo a fait sa première apparition en 1984 et il a été publié continûment jusqu’à aujourd’hui.

© Stan Sakaï

Est-ce que c’était difficile, pour un artiste américain né au Japon, d’être publié aux États-Unis ?

Le plus compliqué, c’est que dans les années 1980-1990, la majorité des dessinateurs et du personnel éditorial de la BD étaient new-yorkais ! C’était presque impératif de l’être pour être publié. Quand je me suis installé en Californie, la tendance commençait à changer. Les éditeurs se sont de plus en plus intéressés aux auteurs d’autres états que celui de New York. Alors j’ai pu vivre en Californie et y trouver des éditeurs.

© Editions Paquet

Il y a un grand mouvement artistique né en Californie, celui des comics underground... Est-ce que vous n’avez jamais été tenté de vous auto-publier ?

Non, je n’ai jamais fait cela. Je ne suis pas éditeur ! J’envoie seulement mes planches à Dark Horse, ma maison d’édition américaine.

Stan Sakaï au Colicon de Zagreb, en mai 2018.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)
© Ed. Paquet

Donc vous n’avez jamais rien publié seul ?

Jamais ! Je ne suis pas intéressé par le monde de l’édition, je veux m’en tenir à l’aspect créatif. C’est dans mon contrat : le commercial, c’est l’affaire des éditeurs.

Par ailleurs, Usagi continue à m’appartenir et quoi que je veuille en faire, ils le publieront. J’ai une totale liberté, c’est très rare sur le marché américain ! Je suis libre pour mon écriture, mes illustrations, et même pour le merchandising.

Usagi est à moi, je choisis les partenaires que ce soit en terme de films, de jouets, de licence textile et tout le reste.

J’ai cédé les droits d’Usagi à Gaumont pour qu’il soit adapté en anime, mais je garde le contrôle sur ce qu’ils en font car, comme je l’ai dit, le personnage et la trame narrative restent ma propriété.

© Stan Sakaï

Dans combien de langues vos BD ont-elles été traduites ?

Usagi a été traduit dans 16 langues, dont le français.

Pour finir, est-ce que vous comptez prendre votre retraite artistique un jour, ou serez-vous comme un samouraï, sur le champ de bataille jusqu’à votre mort ?

(Rires) Je ne me vois pas arrêter ! Je suis passionné par ce que je fais et j’ai tellement d’histoires à raconter ! J’adorerais continuer aussi longtemps que je le pourrai.

Propos recueillis par Didier Pasamonik

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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