"Suicide island", titre d’une nouvelle série très équivoque, montre de jeunes gens ayant tenté de porter atteinte à leurs jours mais qui ont échoué dans leur tâche doivent faire face à une tâche nettement plus délicate : la survie !
Une trentaine de jeune gens, filles et garçons se retrouvent prisonniers sur une île déserte sans la moindre ressource. Alors qu’ils voyaient jusqu’ici lors voyaient la vie en noir, êtres moroses sans le moindre avenir défini, une nouvelle voie s’offre à eux : le choix de vivre ou de mourir !
Devant faire face aux instincts les plus bas, les plus primitifs, tels que le viol, la crainte d’autrui, chacun devra puiser dans ses propres ressources jusque dans ses retranchements afin de découvrir son but parmi les vivants. Dans cette quête de vérité, leur plus grand obstacle est la confiance qu’ils doivent accorder vis-à-vis des autres et d’eux-mêmes, caractéristique qui leur manque tant depuis toujours.
Ce premier tome signé Kouji Mori est une véritable réussite. Au fil du scénario, on découvre peu à peu les différentes facettes des personnages centraux, leurs forces et faiblesses, leurs attentes ou leur résignation.
"Sei" héros de l’histoire, insuffisamment mature subit dans un premier temps mais il décide de réagir, de forger ses propres repères dans l’espérance
et envisager d’être leader et non plus uniquement de suivre le troupeau.
C’est ainsi que démarre la plus terrible épreuve de sa vie ou plutôt de sa survie ! Au premier contact, nous retrouvons la trame du manga Battle Royale reprenant le thème de la survie de jeunes adolescents sur une île inhabitée.
Mais cette similitude ne s’imprègne aucunement de sa justification. Kouji Mori développe son propre jeu fort prometteur. Un regret cependant : les portraits de certains personnages, quasi en permanence recouvert de sueur et parfois crayonné d’un trait insuffisamment clair pour les distinguer les uns des autres.
En revanche, certains plans, tels que le passage en plongée, sont d’une grande finesse, apportant vie et chaleur dans ce contexte de désarroi.
(par Marc Vandermeer)
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